Par Karim B. – Le défunt général Khaled Nezzar avait raison, en juillet 2002, lorsqu’à Paris, lors du procès intenté contre François Gèze et sa clique du «qui tue qui ?», il cingla un journaliste de Canal+ qui lui posa une question insidieuse sur les «généraux algériens». Sa réplique, cuisante et pleine de lucidité, fut : «Allez plutôt interroger vos dirigeants corrompus qui font la queue devant les tribunaux !» Cette saillie invitait à un regard critique sur la situation politique en France et résonne encore avec force aujourd’hui.
En effet, les Français découvrent avec stupéfaction que leurs responsables politiques sont corrompus jusqu’à la moelle. Pendant que ces élites détournent habilement l’attention publique vers l’étranger, pointant du doigt les défaillances d’autres Etats, ils s’enrichissent personnellement et protègent leurs intérêts au détriment du citoyen. Ce double jeu est devenu une constante dans la vie politique française : dénoncer la corruption ailleurs tout en cultivant la complicité active dans leurs propres rangs.
Cette réalité est d’autant plus choquante que les millions de Français, eux, vivent une situation très difficile. Ils peinent à se nourrir correctement, à se loger dignement, à se soigner quand la santé se dégrade, ou même à se chauffer durant les mois froids. Ces inégalités flagrantes traduisent un système où les élites politiques françaises exploitent leurs positions pour s’enrichir et maintenir un statu quo inégalitaire. La colère populaire et la défiance envers les institutions trouvent donc un terreau fertile dans ce constat.
La condamnation récente de l’ancien président Nicolas Sarkozy pour association de malfaiteurs vient illustrer avec éclat la pertinence de l’analyse du général Nezzar – paix à son âme. Cette décision judiciaire rappelle que la corruption et les pratiques mafieuses ne sont pas l’apanage de certains pays du «tiers-monde», mais gangrènent ces démocraties de pacotille qui se présentent comme exemplaires.
Au-delà des discours et des postures, il faut aujourd’hui que la société française engage un véritable combat contre la corruption interne, dans une seconde révolution qui devra faire tomber cette nouvelle monarchie déguisée en République.
K. B.