Une contribution de Kouidri Saadeddine – Nous n’étions que des départements français avec le statut d’indigènes, c’est-à-dire que nous n’étions pas considérés comme citoyens de la République. Cela veut dire aussi que le regard sur un colon que vous croisez dans la rue avait le même effet que fixer les yeux d’un chien errant. C’était l’Algérie avant 1962.
Les monarques du Moyen-Orient, par peur, s’engouffrent dans le projet du «Grand Israël» en reculant à grands pas. Ils poussent la Palestine à les critiquer sévèrement pour ré-émerger à défaut de leur ôter d’avoir les foies.
Pour survivre au génocide de la colonisation de peuplement, la résistance englobe toutes les composantes de la société face à cet ennemi mortel, excluant les traîtres et les renégats. En y échappant, l’Algérie marque une victoire historique qui a donné naissance à une Révolution et non à un djihad, comme le propagent le néocolonialisme et la réaction. Ce mensonge a contaminé la sphère officielle jusqu’au projet d’une histoire avec la France malgré sa loi qui fait de la colonisation un fait de civilisation et non de génocide que la majorité des historiens et des politiques ne qualifiaient pas ainsi malgré les faits. C’est dire une vérité de la Palice que d’affirmer que la lutte de libération ne peut se faire que bien après la survie du peuple. Le plan Trump est évidemment un piège pour sortir Netanyahou et ses acolytes des griffes de la justice nationale et internationale. Seuls les Palestiniens sauront déjouer les pièges de ces infâmes.
L’Algérie héritière de la Numidie a été occupée plus d’une fois sans jamais se laisser dominer par une race, une religion, une ethnie ou une civilisation étrangère à ses ancêtres. Son peuple en éternelle formation depuis plus de quatre millions d’années finit, à force de voir des étrangers débarquer, inscrit dans ses gènes la nécessité du sacrifice de la vie pour préserver la liberté dans la dignité. Vous allez me répliquer : mais quelle liberté quand on est colonisé ? Oui, colonisé pendant 132 ans, tout en survivant grâce à la Résistance populaire et libéré enfin par la Révolution du 1er Novembre 1954 dont le coordinateur était Mohamed Boudiaf, assassiné par ceux-là mêmes qui la qualifient de djihad.
Celui qui juge que le sort de la Palestine a été scellé à l’ONU oublie que jusqu’à la fin du XIXe siècle, notre peuple était dans une situation similaire. Lors des 132 ans d’occupation, le pays avait subi plusieurs dizaines de Gaza et les morts se comptent en millions. Nous n’étions que des départements français avec le statut d’indigènes, c’est-à-dire que nous n’étions pas considérés comme citoyens de la République. Cela veut dire aussi que votre regard sur un colon que vous croisez dans la rue avait le même effet que fixer les yeux d’un chien errant.
Les nouvelles reconnaissances d’Etat ouvrent à la Palestine des perspectives tout en restreignant celles d’Israël et ses monarques. Cette grande victoire d’un peuple meurtri est légendaire. Trump profite de la perte de crédibilité de Netanyahou pour tenter de lui chiper non pas Gaza pour en faire une Riviera mais toute la Palestine qu’il compte confier à Blair dans une gestion provisoire. Cela a un rapport certain avec ses deux rencontres avec la reine d’Angleterre n’est-ce pas et aussi de ses problèmes internes puisqu’il sort son armée à tout bout de champ non pas, comme à l’habitude, pour aller faire la guerre à l’étranger mais pour violenter sa propre population.
C’est l’ONU qui a créé Israël, et c’est elle qui continue à la défendre malgré elle. Le système politique dominant le veut ainsi car il est encore régi par le système capitaliste qui relève d’un processus injuste d’où découlent le veto. Il donne naturellement à un repris de justice la parole dans sa 80e Assemblée en sus du chantage au quotidien partout dans le monde, à l’exemple de la France qui empêche le Niger de vendre son uranium. Les Etats-Unis font de même à l’Iran, lui exigeant tout son uranium enrichi en échange d’une prolongation pour trois mois d’une suspension des sanctions, etc. Ils ne permettront l’autodétermination au Sahara occidental que lorsque le rapport de force leur sera défavorable. Cela ne les empêchera pas d’inscrire plus tard que ce sont eux qui l’ont libéré de la monarchie marocaine ! Ils répètent à satiété qu’ils sont démocrates, et bafouent les lois sur la mer, en interceptant encore une fois la Global Sumud Flotilla.
Le mouvement de libération ne dialogue avec son ennemi qu’après l’avoir poussé sur la défensive. C’est comme ça que le 11 décembre 1960 le peuple algérien répondait à De Gaulle venu se vanter de sa victoire dans les djebels, en lui rappelant que l’ALN est le peuple en armes ; tout en transmettant aux dirigeants de la Révolution le signal d’une adhésion si forte qui ridiculisa la France à l’ONU et deux ans après fait d’Evian le tombeau de l’Algérie française.
La reconnaissance de la Palestine ce 22 septembre à la 80e session de l’Assemblée générale de l’ONU est une victoire de la Résistance du peuple palestinien meurtri. Cette victoire lui ouvre de nouvelles perspectives pour passer de la résistance au génocide à la lutte d’indépendance malgré les nouvelles manœuvres de l’impérialisme.
A cette victoire de la résistance des Palestiniens face au colonialisme, Macron anticipe pour préserver ses colonies et invente un nouveau statut, en collant au double langage un double statut des nations ; alors que Trump veut accaparer toute la Palestine et non Gaza seulement. Cela rappelle la guerre contre le Vietnam lorsque les Français étaient battus à Diên Biên Phù, le 8 mai 1954. Le président Eisenhower envoya ses troupes à la rescousse se croyant assez fort pour battre l’oncle Ho. Il ne fit que prolonger la guerre de 31 ans que les Etats-Unis perdront le 30 avril 1975 et qui fait dire au général Giap, maître d’œuvre, que «l’impérialisme est un mauvais élève». Cette grande victoire sur ce dernier permit la réunification du sud au nord du Vietnam.
Les pièges envers la Résistance sont légion. A l’ONU, la victoire de la Palestine menée par Hamas est incontestable. Elle nous rappelle que l’ONU est génitrice de l’Etat sioniste. En sus, elle est la première à officialiser à l’échelle internationale la discrimination dans ses statuts puisqu’elle permet le veto aux Etats les plus puissants, à croire que c’est une anticipation, celle de protéger sa progéniture tout le temps jusqu’à ce jour.
L’Occident tente par des subterfuges de sauver son gendarme au Moyen-Orient en intégrant les rois arabes à la politique de l’occupant pour qui la victime est Israël et le bourreau Hamas. La propagande de la victimisation adjoint à une force armée qui assassine les Palestiniens depuis des décennies prouve que l’Etat sioniste est à ce jour le plus puissant héritier du capital, celui de la finance internationale. Dans ce cadre, le premier devoir du Palestinien est la survie.
Les Républiques de civilisation musulmane doivent boycotter les monarchies pro-sionistes, sinon la proximité de ces derniers à la fois avec l’Etat de Palestine et l’Etat sioniste ne l’empêcheront pas de condamner la résistance dirigée principalement par Hamas pour maintenir et encourager la colonisation et le suprématisme juif pour rester fidèles à l’impérialisme états-unien.
«Silence du Makhzen sur les massacres sionistes» est le titre de notre premier quotidien au moment où sont accrochés les drapeaux marocains sur les chars de l’entité sioniste à Gaza. Notre presse met du temps à se rendre à cette évidence que les royaumes arabes sont des alliés objectifs d’Israël comme tous les suprématistes juifs, chrétiens et musulmans. A la question qui est le plus suprématiste des trois ? Ils alternent juste entre juifs et chrétiens. Le premier du ciel confirme son rang au nom de la première religion et l’écrasante majorité des partis politiques, de leurs leaders, de leurs électeurs, de leurs consommateurs suivis des rois arabes qui s’agenouillent aux pieds de la finance internationale du suprématisme juif.
Le suprématisme chrétien est représenté, quant à lui, par Charlie Kirk, qui vient d’être estampillé comme symbole. Il parle depuis le paradis à travers l’IA : «Je suis Charlie. Ma foi m’a coûté la vie», comme des apôtres du Christ tous assassinés pour «leur foi en Jésus».
Trump se sert de l’IA pour continuer à bénéficier de l’image de cet influenceur, assassiné le 10 septembre 2025 lors d’un meeting parce qu’il a viré sa cuti. Il a critiqué Israël et a osé refuser une nouvelle aide financière proposée par Netanyahou. Ce dernier l’a assassiné pour le faire taire, et Trump s’en sert pour gommer l’assassinat de Georges Floyed du 25 mai 2020 à Minneapolis qui avaient déclenché des manifestations et des émeutes contre le racisme et les violences policières, devenant depuis le nouveau symbole de la Gauche des Etats-Unis.
Sur internet, le 25 de ce mois, Clémence Guetté, députée de la France Insoumise, écrit : «Après l’Italie, l’Espagne a annoncé envoyer une frégate militaire pour venir en aide à la flottille humanitaire pour Gaza en cas de nouvelle attaque de l’armée de Netanyahou. De nombreux Français sont à bord, dont mes collègues parlementaires. L’inaction de Macron est un scandale absolu.» De ce commentaire, nous retenons la dernière phrase qui prouve que Macron a aussi peur de Netanyahou, comme ses acolytes les rois arabes. Le président français condamne le Hamas tout en lui demandant de libérer les prisonniers de guerre comme condition à l’ouverture d’une ambassade en Palestine ! Dans la situation actuelle, une telle ouverture est prématurée et la libération de prisonniers ne peut se faire qu’en échange de tous les prisonniers et, à leur tête, Marwan Barghouti.
K. S.