La Banque mondiale (BM) prévoit, dans son dernier rapport consacré à la région du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord, de l’Afghanistan et du Pakistan, que les économies de la région enregistreraient une croissance de 2,8% en 2025, révisant ainsi à la hausse ses précédentes estimations qui tablaient sur une progression de 2,6%, contre 2,3% réalisés en 2024.
Intitulé «Emploi et femmes : talents inexploités, croissance non réalisée», le rapport table également sur une croissance économique régionale de 3,3% en 2026, et ce malgré la persistance d’un contexte mondial marqué par l’incertitude liée aux transformations des échanges commerciaux, aux conflits et aux déplacements de populations.
Dans ce cadre, les pays du Conseil de coopération du Golfe devraient tirer profit de la levée progressive des réductions volontaires de la production pétrolière ainsi que du dynamisme des secteurs non pétroliers.
Les pays importateurs de pétrole, quant à eux, devraient bénéficier d’une amélioration économique soutenue par la consommation et l’investissement privés, ainsi que par le rebond de l’agriculture et du tourisme, précise le rapport.
Le rapport met également l’accent sur la nécessité d’une meilleure intégration des femmes dans le marché du travail dans la région, soulignant que seule une femme sur cinq y participe actuellement, soit le taux le plus bas au monde, et ce malgré des progrès notables en matière d’éducation et de compétences.
A ce propos, Ousmane Dione, vice-président de la BM pour la région, a appelé à «libérer tout le potentiel des femmes de la région, en levant l’ensemble des obstacles à leur inclusion grâce à des mesures globales», tout en soulignant que «l’existence d’un secteur privé dynamique, créateur d’emplois et porteur d’ambitions nouvelles, est la clé de véritables progrès».
«L’augmentation du taux d’activité des femmes peut se traduire par d’immenses gains économiques», a déclaré Roberta Gatti, économiste en chef de la BM pour la région Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan. «La suppression des obstacles à l’emploi des femmes pourrait accroître le PIB par habitant de 20 à 30% en Egypte, en Jordanie et au Pakistan», a-t-elle ajouté.
R. E.