Le groupe des A3+ au Conseil de sécurité (Algérie, Somalie, Sierra Leone et Guyana) a appelé, mardi à New York, à doter l’Union africaine (UA) des ressources et de la confiance nécessaires pour lui permettre d’assumer plus efficacement ses opérations de maintien de la paix.
«En tant que premier acteur chargé de riposter aux crises, l’Union africaine devrait être dotée des ressources nécessaires et de la confiance (…) dont elle a besoin pour prendre en charge de manière efficace les opérations de maintien de la paix au nom de ce conseil et de la communauté internationale», a déclaré, au nom du groupe A3+ le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama.
«La résolution 2719 (du Conseil de sécurité) représente un cadre clair pour financer les opérations de maintien de la paix de l’UA en utilisant les contributions de l’ONU et un pas en avant pour assurer des ressources régulières, adéquates et pérennes (…) Cependant, fixer un plafond à ses contributions financières assurées par l’ONU n’est pas une solution viable.
Nous devons travailler de manière innovante en nous appuyant sur la récente disposition du Conseil de s’écarter des sentiers battus», a déclaré Bendjama, lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la coopération entre l’ONU et l’UA.
A cet égard, les A3+ ont invité le Conseil de sécurité à adapter ses méthodes de travail en prenant en considération la volonté de l’UA de permettre à l’Afrique de s’approprier les grands dossiers du continent.
«Les porte-plumes (au sein du Conseil de sécurité) chargés des dossiers africains doivent faire évoluer leur approche en prenant en considération l’aspiration de l’Afrique à prendre en main les solutions à ses défis», soulignent-ils.
Bendjama s’est attardé, en outre, sur la nécessité du renforcement de la coopération entre l’UA et l’ONU pour une meilleure efficacité sur le terrain en matière de résolution de conflits.
«Le partenariat entre l’UA et l’ONU doit être porté à un niveau supérieur. Nous croyons en la force des partenariats et en la capacité des deux organisations à faire preuve d’un engagement plus robuste dans un esprit de complémentarité», a-t-il dit.
«Le contexte international complexe actuel impose un partenariat plus profond et plus effectif entre l’UA et l’ONU. L’UA a été et restera un partenaire stratégique et fiable de l’ONU», a-t-il signalé. Il indiqué, à ce propos, que la volonté de réformer l’ONU combinée aux défis qui font face à cette organisation implique nécessairement une amélioration de sa collaboration avec des organisations régionales dont l’UA.
«Nous avons la conviction qu’il est temps d’appliquer la lettre et l’esprit du chapitre 8 de la Charte des Nations unies qui garantit à l’UA un plus grand rôle en plus (de lui assurer) les ressources régulières nécessaires pour prendre en charge les initiatives de paix au nom de la communauté internationale. Une telle approche aidera à rationnaliser les ressources et à donner de meilleurs résultats», a-t-il affirmé.
«Le partenariat au niveau intergouvernemental est un pilier important dans la coopération entre l’UA et l’ONU», a aussi rappelé l’intervenant, notant l’importance des rencontres annuelles entre les représentants du Conseil de sécurité de l’ONU et ceux du Conseil de paix et de sécurité de l’UA.
«Dans ce contexte, le mécanisme des A3+ sert de trait d’union entre les deux conseils», a-t-il relevé.
Il a précisé que les échanges entre les deux organes ne devraient plus être sanctionnés par de simples communiqués conjoints, plaidant pour un suivi actif de la mise en œuvre de ces mêmes communiqués.
Il a estimé, par ailleurs, «important» de donner un sens concret à l’appropriation par l’Afrique de ses dossiers en gardant à l’esprit le principe de «solutions africaines aux problèmes africains» en raison de la nature des défis et des menaces sur la sécurité que connaît le continent.
Il citera, à ce sujet, «les terrorisme, le déficit de gouvernance et les changements inconstitutionnels des gouvernements, notamment dans la région du Sahel».
Les A3+ assurent, en conclusion, qu’il est essentiel de renforcer les mécanismes de l’UA «dans le cadre de l’architecture africaine de la paix et de sécurité et de l’architecture de gouvernance africaine».
R. N.