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Les préconisations démagogiques de la classe politique française pour juguler la crise

Une contribution de Khider Mesloub – En France, l’imminence d’un effondrement économique et désagrégation sociale, couplés à une dislocation des institutions, se précise chaque jour avec plus d’acuité.

La classe politique française fébrile, de toutes obédiences, autoproclamée experte en économie, n’épargne pas sa vénale intelligence pour se dépenser dans des préconisations aussi hypothétiques que pathétiques. Pour dispenser au peuple ses leçons économiques libérales éculées qui ramèneraient la France aux temps faméliques reculés. Pour prodiguer ses conceptuels cataplasmes afin de soigner le purulent économique marasme.

Sur les plateaux télé ou dans la presse écrite, chaque politicien y va de sa voix de stentor magique ou de son clavier informatique thaumaturgique pour se livrer à des prestidigitations analytiques et recommandations économiques fantasmagoriques.

Toute cette classe politique solipsiste fait la réclame de ses recettes économiques périmées, de ses stratégies politiques surannées. «L’adoption en urgence d’un plan anti-récession économique s’impose pour dessiner une croissance économique, impulser un développement de l’investissement», recommande-t-elle en chœur, en forme de litanie désespérée.

Toute cette classe politique, autoproclamée experte, fait partie du gratin de la bourgeoisie, qui gratte du papier avec le même esprit prédateur que ses maîtres capitalistes s’appliquent à gratter les richesses du pays à son seul profit.

Aujourd’hui, outre le fait qu’elle se heurte à la résurgence de la contestation sociale incontrôlée, cette classe politique affronte également une discréditation morale insurmontable, aggravée par une crise économique insoluble.

Déboussolée par l’intensification de la crise, cette classe politique se démène dans une angoissante agitation pour éviter le chavirement de sa «France gouvernementale», sa nation libérale. En d’autres termes, pour sauver sa parasitaire existence sociale privilégiée. Car la vraie France, celle du peuple, au pied socialement dans la tombe, elle n’en a cure, aujourd’hui comme hier.

Ainsi, au moment où la conjoncture économique française subit les tempêtes de la récession mondiale, aggravée par la crise institutionnelle, cette classe politique s’érige en experte pour livrer ses recettes afin de sauver, promet-elle, la France de la banqueroute, de la débâcle, de la déroute. En vrai pour sauver le système capitaliste. Car les classes populaires françaises, depuis plusieurs décennies, sont confrontées à la banqueroute de leurs conditions sociales, à la débâcle de leur dignité, à la déroute de leur démocratie électorale piétinée par le gouvernement, en particulier le président actuel, Macron.

A entendre ces thuriféraires du libéralisme, de gauche comme de droite, de simples réformes politiques suffiraient pour enrayer la crise. A lire ces charlatans, ces cliques d’aigrefins, une convocation d’une élection législative permettrait d’assainir l’économie française. Un dérisoire changement du personnel politique à la tête de l’Etat concourrait à freiner l’enlisement économique, la banqueroute financière ; à régénérer une économie plombée par l’effritement des recettes fiscales et la flambée de la dette ; à rétablir la confiance entre le peuple français meurtri par la paupérisation généralisée et la répression policière et «ses» gouvernants bouffis d’aisance financière et boursouflés d’autorités despotiques.

Leur naïveté est criante, leur ignorance navrante, leur duplicité affligeante. En réalité, dans une France embourbée dans une désastreuse crise économique insurmontable et instabilité institutionnelle inextricable, aucun «nouveau» gouvernement hissé aux commandes de l’Etat français, fut-il constitué d’un personnel politique compétent et intègre, n’est en mesure de freiner la récession économique, ni juguler la crise de légitimité de la classe dirigeante française.  

En tout état de cause, qu’il s’agisse de l’option libérale ou de l’option sociale-démocrate préconisées par cette classe politique décrédibilisée, comme panacée pour redynamiser l’économie française, aucune politique ne peut modifier le cours de la crise institutionnelle, infléchir la tendance récessive de l’économie.

Sur ce chapitre de redynamisation économique de la France préconisée, avec leur infecte langue de bois, par ces caciques d’un régime politique aux abois, la pierre d’achoppement est paradoxalement économique.

Dans une économie capitaliste mondialisée fondée sur le profit, sur la vente des marchandises produites, la saturation des marchés est déjà suffocante de pollution et alarmante de destruction écologique. En effet, la surproduction a atteint des proportions inégalées. De la résulte l’exacerbation de la concurrence entre les pays pour écouler leurs produits toxiques. Dans cette guerre économique internationale impitoyable, seuls les pays hautement développés disposant d’une industrie performante tirent leur épingle du jeu et raflent l’enjeu. Seules les nations à économie forte disposant de puissances financières et d’infrastructures technologiques efficientes accaparent les marchés, grâce à la vente de leurs produits compétitifs échangés à des prix défiant toute concurrence. Evinçant ainsi du marché les pays fragilisés comme la France, frappée par la désindustrialisation et la «définanciarisation» (privée de finances, d’argent frais).

En outre, actuellement, au moment où des milliers d’entreprises à travers le monde ferment pour raison de faillite (mévente) ou de destruction délibérée, programmée par le grand capital, avec comme corollaire un chômage endémique, la perspective pour la France, comme le préconisent cette classe politique illusionniste, de s’élancer dans l’investissement industriel est illusoire, pour ne pas dire impossible. Aujourd’hui, la récession obère cette perspective de développement, car le déclin du capitalisme est irréversible. A plus forte raison le capitalisme sénile français.

La solution n’est donc pas politique. Encore moins économique dans le cadre du système capitaliste enlisé dans une crise systémique mortelle. En réalité, sans rupture radicale avec le capitalisme aucune solution n’est envisageable.

Aussi le peuple travailleur de France doit-il se défier de toute cette classe politique, de gauche comme de droite. Faute de quoi, c’est la reconduction de la même politique libérale antisociale, la perpétuation de la même misère pour la population paupérisée. Et, surtout, le même projet de la marche forcée vers une économie de guerre cautionné par toute la classe politique, incarné par l’augmentation exceptionnelle du budget militaire et la militarisation de la société.

Dans une France où la tiers-mondisation politique le dispute à la clochardisation économique, le salut du peuple travailleur de France ne viendra pas des politiciens, de ces bandes d’arrivistes sans foi ni loi, ces escrocs de la politique déconnectés des réalités sociales mais, par ailleurs, les yeux toujours rivés vers les cimes du pouvoir ou le pouvoir des crimes… sociaux.

Une chose est sûre, le peuple travailleur de France ne doit pas lutter abstraitement contre le pouvoir, contre les classes dirigeantes, de surcroît avec des slogans nihilistes ou un programme politique passéiste. Mais contre le système concret économique dominant, en d’autres termes le mode de production capitaliste.

Le peuple travailleur de France, aujourd’hui de nouveau investi dans l’acte II du mouvement Gilets jaunes baptisé septembriste (Bloquons tout le 10 septembre), doit prendre concrètement son destin national en main, s’organiser réellement en dehors des instances politiques parasitaires, des institutions gouvernementales inféodées au sionisme génocidaire.

Le peuple laborieux de France, par-delà les dissensions ethniques et religieuses savamment orchestrées par les médias pour le fragmenter, doit se structurer afin d’autonomiser sa lutte en vue d’édifier son propre pouvoir politique, à l’échelle locale et nationale, dirigé par ses intègres représentants, dans le cadre d’une démocratie directe autogestionnaire établie en dehors des instances parlementaires et gouvernementales bourgeoises moribondes, avec l’objectif politique de bâtir une société égalitaire débarrassée du profit, de la marchandise, de l’argent.  En un mot : une économie produisant pour la satisfaction des besoins sociaux, non pour le profit. Encore moins pour la guerre.

Guerre devenue l’unique programme et l’inique projet de toute cette classe politique française belliciste.

K. M.

1 Commentaires

  1. Très bel article…,bravo. Ce pays france ne pourra jamais faire quoi que ce soit de politiquement sérieux et de rentable tant que le rn fn ne sera pas interdit. Il est impossible de diriger un pays au trois quart raciste et fachiste

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