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Le rôle ambigu du Hamas dans le génocide des Palestiniens et l’annexion de Gaza

Une contribution de Khider Mesloub – Inutile de rappeler que le Hamas ne représente pas le peuple palestinien. La lutte du peuple palestinien n’est pas incarnée par des organisations palestiniennes autoproclamées. Encore moins par le Hamas, une organisation islamiste extrémiste, animée par un programme politique contre-révolutionnaire et suprémaciste islamique.

Du reste, les islamistes du Hamas ne luttent pas pour l’indépendance de la Palestine mais pour l’instauration d’un Etat islamique. Les membres du Hamas ne se battent pas en tant que combattants palestiniens, mais en tant que musulmans pour libérer la terre islamique du judaïsme. Leur combat s’inscrit dans le cadre confessionnel et non pas nationaliste, encore moins anticolonialiste ou anti-impérialiste. Ne pas perdre de vue les liens étroits entre le Hamas et les services secrets israéliens. Le Hamas est la création d’Israël, créé pour faire contrepoids à l’Organisation de libération de la Palestine et au parti Fatah. Avant de feindre combattre les sionistes israéliens, le Hamas a combattu sans merci les authentiques résistants palestiniens.

Depuis son attaque-éclair meurtrière, le Hamas aura brillé doublement par sa lâcheté et sa perversité. Pis, par sa complicité dans le génocide et le nettoyage ethnique des Palestiniens de Gaza, commis par l’Etat nazi d’Israël, sous le patronage, la protection et avec la bénédiction du gouvernement américain et de nombreux pays européens.

D’abord, lâcheté exogène en attaquant avec perversité des civils israéliens désarmés, massacrés de manière barbare, en sachant avec quelle riposte militaire disproportionnée l’Etat terroriste sioniste répond habituellement contre les populations civiles palestiniennes. En effet, le Hamas, à moins d’être complice, ne pouvait pas feindre d’ignorer que le régime fasciste israélien allait riposter avec une violence vindicative meurtrière contre l’ensemble des Palestiniens. Ou, plutôt, saisir cette macabre opportunité pour justifier et légitimer l’annexion de Gaza après avoir massacré et expulsé ses habitants. Une annexion planifiée depuis des années par Israël pour s’emparer des gisements de gaz et de pétrole.

Ensuite, lâcheté endogène en livrant un fantomatique combat vicariant aux sadiques soldats israéliens au moyen de la population civile palestinienne, utilisée comme bouclier humain, population civile désarmée, livrée en victime sacrificielle expiatoire à la rapacité génocidaire de l’ensemble des colons fanatiques sionistes assoiffés de vengeance. Des colons suprémacistes sanguinaires adeptes de la loi talmudique du talion. Pour qui, au nom du principe irrationnel d’élection biblique érigeant les juifs en peuple élu, la mort d’un juif appelle la mort vindicative d’un million de goyim. La prise d’otage d’un seul juif exige la séquestration affamante d’un million de goyim.

Dès les premiers jours de la riposte israélienne, les dirigeants sionistes justifient leur offensive militaire par la prise d’otages des citoyens juifs et leur volonté d’éradiquer le Hamas. D’entrée de jeu, l’armée israélienne aligne une armada de 400 000 juifs soldats et réservistes fanatisés pour mener sa riposte.

Or, en dépit de ce rapport de force asymétrique, que fait le mouvement islamiste Hamas ? Au lieu de prévenir les massacres des civils palestiniens par la libération immédiate des otages israéliens, ôtant ainsi toute justification de poursuite de l’offensive militaire à Tsahal, l’organisation islamiste Hamas préfère ignorer délibérément la question du sort des otages israéliens, livrant les populations civiles gazaouies à la vengeance génocidaire des troupes militaires fanatiques israéliennes durant deux ans.

De même, puisque le régime fasciste israélien affirme vouloir uniquement combattre et éradiquer le Hamas, pourquoi ces combattants islamistes, adeptes de la martyromanie, n’ont-ils pas affronté directement les soldats israéliens sur les lignes de la frontière pour les empêcher de pénétrer à l’intérieur de Gaza, quitte à mourir tous en martyrs, préservant ainsi la vie de leurs compatriotes civils qu’ils prétendent représenter et défendre ?

Au vrai, pour le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui a toujours œuvré uniquement au renforcement de sa position politique, son hégémonie gouvernementale et sa reconnaissance diplomatique, la vie des otages israéliens avait stratégiquement plus de valeur que la vie des Palestiniens. Le Hamas est prêt à sacrifier tous les Gazaouis pour assouvir ses ambitions politiques, concrétiser ses visées gouvernementales, se hisser sur la scène internationale comme l’unique représentant des Palestiniens.

Durant vingt-quatre mois, le Hamas a détenu en otage quelques dizaines de civils israéliens. A quoi lui aura servi ces innocents otages ? Apparemment comme monnaie d’échange pour exiger la libération des prisonniers palestiniens.

Nous sommes tentés de s’écrier avec rage : tout ça pour ça !

Prendre quelques dizaines d’otages israéliens pour se contenter au final de négocier diplomatiquement dans les luxueux hôtels du Caire ou de Doha la libération de quelques prisonniers palestiniens…qui seront repris et emprisonnés dans les jours suivants. A moins que la longue captivité des otages israéliens répondît à un plan machiavélique tramé par les faucons de Tel-Aviv ?

Curieusement, au final, après deux ans d’atermoiements calculés, le Hamas accepte de libérer les otages israéliens une fois le régime fasciste israélien a réalisé son plan de nettoyage ethnique et de destruction de Gaza. Tout s’est passé comme si la captivité des otages israéliens par le mouvement islamiste palestinien a été délibérément maintenue pendant des mois pour permettre à Tsahal de justifier ses opérations de nettoyage ethnique et de destruction de l’enclave de Gaza, prélude à son annexion pour la transformer en «Riviera» (zone touristique et pôle de technologies de pointe) selon le plan élaboré par les faucons de Tel-Aviv et de Washington depuis des années.

Plus de 70 000 Palestiniens massacrés, en majorité des enfants et des femmes, 200 000 mutilés, 2 millions de sans-abri et affamés, pour obtenir la libération, non pas de la Palestine mais de 1 800 prisonniers (qui ont déjà un pied dans la tombe tant les années d’incarcération suppliciée auront laminé leur santé). Nous sommes contraints de s’écrier avec rage : tout ça pour ça !

Tout ce combat sacrificiel vicariant pour arracher piteusement la libération de 1 800 détenus palestiniens éclopés des geôles israéliennes, tout en acceptant de maintenir 2 millions de Gazaouis captifs dans cette prison à ciel ouvert, Gaza. Un territoire devenu dorénavant un cimetière à ciel ouvert du fait de la famine qui y sévit. Mais ni une prison ni un cimetière pour les membres du Hamas, miraculeusement quasiment tous épargnés par les massacres de masse commis par Tsahal contre les Gazaouis, comme on les a vus ce lundi 13 octobre s’exhiber en bonne santé lors de leur feuilleton scénarisé de libération des otages israéliens, sans subir aucune attaque de Tsahal, alors que les civils palestiniens continuent à mourir sous l’effet de l’explosion de bombes dissimulées par Israël dans les habitations des familles palestiniennes.

Rien d’étonnant à cela. Israël n’a jamais été en guerre contre le Hamas mais contre la population palestinienne. Selon plusieurs sources, notamment israéliennes qu’on ne peut donc soupçonner d’être pro-Hamas, seulement 15% des «combattants d’un jour» du mouvement islamiste palestinien Hamas auraient été «neutralisés», morts non pas au combat mais sous les décombres des tunnels.

Comment ont-ils fait pour échapper au largage incessant des tonnes de bombes de l’armée israélienne et à l’armada de Tsahal qui s’est emparée de l’ensemble du territoire de Gaza ? Mystère. Les valeureux combattants du Hamas auraient-ils été exfiltrés de Gaza pour être mis à l’abri dans un pays arabe voisin ?

Question : où le Hamas compte-t-il loger ces 1 800 prisonniers palestiniens «libérés», avec la destruction de 90% des habitations de Gaza, l’explosion de l’insécurité meurtrière en Cisjordanie ? Dans ses résidences luxueuses de Qatar ou d’Egypte ?

En tout cas, comme les vaillants combattants du Hamas sont épuisés par 24 mois de combat armé livré frontalement, depuis leur cachette souterraine et exil doré qatarien, contre les soldats israéliens sur tout le territoire de Gaza, ils se sont finalement, de guerre lasse, résolus d’accepter, avec diplomatie, l’accord historique de paix.

Question. Depuis quand un mouvement de libération nationale, censément engagé dans une offensive militaire victorieuse, signe-t-il avec la puissance occupante un accord de paix, renvoyant de facto, sine die, l’indépendance aux calendes grecques ?

D’ordinaire, un accord de cessez-le-feu ou de paix est signé pour entériner l’indépendance du pays en guerre de libération contre la puissance coloniale.

N’était la tragédie des Palestiniens de Gaza, on baptiserait ces gesticulations guerrières du mouvement islamiste palestinien Hamas de tragicomédie. D’aucuns diraient de manigances machiavéliques macabres tramées en faveur de l’entité sioniste.

Surtout quand on apprend, comme l’a révélé David Kenner, coordinateur pour le Moyen-Orient au sein du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), que depuis plusieurs années, au nez et à la barbe de leurs opinions publiques, Israël et six pays arabes – parmi lesquels le Qatar, l’Arabie saoudite, Bahreïn, l’Egypte, la Jordanie et les Emirats arabes unis – participent à une alliance militaire informelle pilotée par les Etats-Unis. Ainsi que le souligne notre confrère Mohamed K. dans son article publié dans Algeriepatriotique (1), «cette collaboration, révélée par ces documents, s’articule autour de réunions régulières, d’exercices communs et d’un partage accru d’informations sensibles» entre ces six pays (pour ma part j’inclurai une septième entité : le Hamas). «Cette double posture – soutien affiché au peuple palestinien d’un côté, alliance militaire clandestine avec Israël de l’autre – illustre une duplicité politique flagrante, où le discours public sert à masquer des intérêts stratégiques bien plus machiavéliques».

Déclencher une «attaque éclair» meurtrière contre des civils israéliens pour libérer supposément et vaillamment la Palestine, prendre quelques dizaines de citoyens juifs en otage pour, au final, aboutir à la signature d’un cessez-le-feu et à la libération de quelques prisonniers éclopés, après avoir livré 2,3 millions de civils palestiniens à la riposte génocidaire de Tsahal, livré tout le territoire gazaoui à la désolation, et offert l’opportunité à Tel-Aviv d’annexer Gaza, voilà les hauts faits d’arme des combattants (d’un jour) des islamistes du Hamas.

Par leur opération éclair asymétrique du 7 octobre, une opération orchestrée ou, à tout le moins, camouflée par les stratèges de Tel-Aviv, les faucons de l’Etat sioniste suprémaciste, menée contre la première puissance militaire de la région, soutenue et armée par tous les pays occidentaux, une puissance militaire réputée pour sa barbarie vindicative, les dirigeants du mouvement islamiste Hamas auront contribué à déclencher le plus grand génocide du XXIe siècle. Et le plus grand hold-up territorial de notre ère, commis contre l’enclave de Gaza.

Un hold-up corroboré par le plan Trump. Ce plan de paix de dupes, signé par les trois alliés d’extrême droite fasciste et islamiste (Trump-Netanyahou-Hamas) entérine le refus définitif de ces trois complices de la réunification du territoire palestinien sous gouvernement palestinien.

Tout comme la double posture – soutien affiché au peuple palestinien d’un côté, alliance militaire clandestine avec Israël de l’autre – des six pays arabes, illustrant leur duplicité politique flagrante, vient d’être révélée par David Kenner, la duplicité du Hamas éclatera sous peu au grand jour.

Dans le théâtre géopolitique du Moyen-Orient, de même que le Qatar, collaborateur stratégique de l’axe Washington-Tel-Aviv, a toujours joué un rôle ambigu, de même son protégé, le Hamas, a fait preuve d’une grande ambiguïté, ambivalence. Pour rappel, curieusement, le Qatar abrite la plus grande base militaire américaine du Moyen-Orient, mais également la direction politique du Hamas. Mieux. Elle accueille un troisième larron : des israéliens qui opèrent sur la base militaire américaine. La base militaire américaine sert en effet de plate-forme opérationnelle pour les ressources israéliennes dans des missions conjointes contre le Hezbollah et l’Iran, mais surtout Gaza.

Ainsi, le régime de Doha accorde l’hospitalité à deux supposés ennemis sur son territoire : le couple israélo-états-unien et le désormais solitaire Hamas, organisation islamiste de la «redditionce» palestinienne.

L’attaque éclair du 7 octobre menée par le Hamas aura été «la forme la plus exacerbée de la reddition» de la Palestine !

Cela étant, l’Histoire tiendra le Hamas, du fait de l’ambiguïté de son rôle dans ce conflit apocalyptique, tout comme les six régimes arabes cités plus haut, comme complices du génocide des Palestiniens commis par l’Etat nazi d’Israël, et de l’annexion de Gaza par les puissances israélo-étasuniennes.

K. M.

1) Complicité d’Etats arabes dans le génocide : graves révélations d’un journaliste américain, Algeriepatriotique, le 13 octobre 2025.

7 Commentaires

  1. Comme le dit si bien Khider Mesloub, le Hamas ne représente pas le peuple palestinien. C’est une organisation politico-religieuse qui gère la bande de Gaza.
    Ce n’est pas pour rien si les éléments de langage de l’entité sioniste et de ses partisans ont toujours été : « nous faisons la guerre au Hamas », « l’ennemi c’est le Hamas, pas les gazaouis » … alors que la majorité des victimes palestiniennes étaient des civils.
    Bien-sûr que le Hamas a une énorme responsabilité dans le génocide qui a été perpétré contre les gazaouis ces 2 dernières années. Il est décrédibilisé d’un point de vue moral et a échoué politiquement. Militairement, le Hamas a été fortement affaibli mais pas brisé …

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    • Vous ne croyez pas si bien dire !!!!!!!!.
      Apparemment le HASBARA des Cretins Congénitaux a fini tout de même par polluer des esprits par ailleurs brillants ……..

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  2. Excellente analyse comme d’habitude de la part de Khider Mesloub, l’un des meilleurs éditorialistes de ce journal. Eh oui, le Hamas n’est pas fiable, mise en place, en tout cas, renforcé par l’entité sioniste pour contrer la dite « Autorité Palestinienne » qui en manque sensiblement, en tout cas, vis à vis de l’entité sioniste, car plutôt Kollaboratrice, Harki, alliée objective de cette entité contre ce valeureux peuple Palestinien. D’un côté, donc, ce Hamas qui se soucie du sort des Palestiniens comme de son premier Coran et de l’autre côté, cette « Autorité palestinienne » corrompue, et supplétive de l’entité sioniste. Preuve que le Hamas n’a pas pour ennemi l’entité sioniste, il n’a pas réclamé la libération des deux seuls et véritables opposants à Israèl ! Pauvre peuple palestinien. Et j’en viens à l’Algérie qui se félicite d’accords toujours plus importants avec le vilain petit Qatar !

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    • La victime est le peuple palestinien et un génocide a vraiment eu lieu à Gaza. Ce sont 2 vérités que seuls des pervers dégénérés peuvent remettre en cause.

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  3. Le citoyen algérien que je suis voue aux gémonies les sionistes peuple colonisateur que j’accuse d’avoir éradiqué par son impérialisme les particularismes locaux. Il maudit également les hébreux pour leur refus de l’universel. Il combat farouchement la colonisation, monstre froid qui représente un processus de déracinement aux conséquences néfastes.

    Comment ne pas rompre avec le pacifisme farouche quand le premier ministre actuel de l’entité sioniste s’est toujours déclaré favorable à une extension des colonies et sa plateforme gouvernementale se fonde sur des refus : refus d’un Etat Palestinien, refus du moindre partage de souveraineté sur Jérusalem. Il ne privilégie, en réalité, que la politique du fait accompli qui ne fait qu’alourdir un climat déjà fortement dégradé.

    Dans ce contexte, le mouvement politique Hamas, jouissant d’un crédit assuré auprès de la population palestinienne, s’est réservé le droit légitime d’aller jusqu’au bout de son entreprise militaire indispenssable pour aboutir à la création d’un Etat palestinien.

    Il faut dire la vérité. Le Hamas est un mouvement de résistance à l’oppression. Par conséquent, j’invite les ultracrépidariens de la politique à retrouver le chemin de Damas pour ne plus s’inscrire dans un système de pensée unique qu’affectionnent les hussards noirs de la république, marinés dans le mensonge, qui font passer les intérêts de l’entité sioniste avant les droits de l’homme et la légalité internationale.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

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  4. Il serait intéressant de relire les déclarations dithyrambique sur le Hamas le lendemain du 7 octobre parues dans les commentaires du journal

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