L’exposition algéro-tunisienne «L’Autre Rive de la Mémoire» a été inaugurée mercredi après-midi à la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, célébrant l’amitié indéfectible et l’histoire commune qui lient les deux pays.
Accueillie par la Galerie d’art du Théâtre de verdure Mohia, cette manifestation artistique et culturelle s’étalera jusqu’au 18 du mois courant. Elle est animée par près d’une quarantaine de femmes artistes plasticiennes algériennes et tunisiennes.
Organisé par la direction locale de la culture et des arts et l’Association nationale des femmes artistes algériennes, en partenariat avec l’Association des femmes autodidactes artistes tunisiennes, l’événement réunit, en effet, 36 plasticiennes : 19 Algériennes et 17 Tunisiennes.
Le vernissage s’inscrit dans le cadre de la commémoration des massacres de manifestants pacifiques algériens perpétrés par la police française, le 17 octobre 1961 à Paris. Ces événements ont été une source d’inspiration majeure pour plusieurs des œuvres exposées, notamment celles des plasticiennes tunisiennes, qui ont tenu à rendre un vibrant hommage aux héros de la Révolution algérienne.
C’est ainsi que l’artiste, Zaara Necib, a présenté son œuvre «Dépression meurtrière» et Dorsaf Trabelsi Mhidi sa toile «Mémoire des martyrs», toutes deux évoquant la répression de ces manifestants massacrés et jetés dans la Seine.
En outre, un hommage particulier a été rendu à la Moudjahida Djamila Bouhired, et à travers elle à toutes les femmes qui ont rejoint la Révolution, par l’artiste, Alya Khelifi, dans sa toile «Volonté de vivre».
Son œuvre souligne l’importance de l’union algéro-tunisienne et des sacrifices partagés.
L’artiste a notamment évoqué le rôle des femmes dans la Révolution algérienne et le souvenir des événements de Sakiet Sidi Youssef du 8 février 1958, un autre symbole fort de la fraternité de lutte entre les deux pays.
Nabila Goumeziane, directrice de la Culture, qui a inauguré l’exposition avec le président de l’Assemblée populaire de wilaya, Sid Ali Youcef, a souligné l’«émotion assez particulière qui se dégage de cette exposition qui s’ouvre par un hommage d’artistes tunisiennes à ceux qui sont tombés durant les massacres du 17 octobre 1961 à Paris et du 8 février 1958 à Sakiet Sidi Youcef».
Pour Goumeziane, «l’art devient ainsi un témoin puissant de la mémoire collective et un vecteur de transmission et de renforcement du lien d’amitié entre les deux pays».
L’exposition est conçue comme une «traversée intérieure où la peinture devient mémoire, témoignage et passerelle entre les cultures», selon les organisateurs. Les œuvres célèbrent la création féminine, le patrimoine, l’identité et l’universalité, s’inscrivant dans un dialogue fertile entre les pays du Maghreb, selon les organisateurs.
«L’Autre Rive de la Mémoire» réaffirme l’amitié indéfectible et la culture commune qui lient l’Algérie et la Tunisie, a-t-on souligné.
R. C.