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Le «grand écrivain» sans mots réapparaît en France : autopsie d’une imposture médiatique

Par M. Aït Amara – Le nabi de la Société littéraire des Goncourt aurait donc perdu son vocabulaire. Il raconte qu’un matin, ce «grand écrivain» estampillé par le complexe médiatico-politique français s’est réveillé sans ses mots comme d’autres perdent leurs clés, à sa sortie de prison, où «on lui donnait à manger de temps en temps» (sic). Quelle aubaine pour Boualem Sansal ! Ne plus avoir à prouver ce qu’il n’a jamais eu. Car l’astuce est là, grossière mais efficace. Prétendre manquer de mots pour éviter de montrer que l’on n’en a jamais possédé d’autres que ceux qu’un staff invisible met dans sa bouche, comme on gave un oison médiatique.

Depuis des années, on nous le sert sous cellophane. Intellectuel corrosif, pamphlétaire génial, plume rare. A écouter les éditorialistes essorés qui l’adorent, il serait même un «penseur». Penseur de quoi ? Voilà la question interdite. Il suffit, en effet, qu’il ouvre la bouche pour que l’édifice entier tremble. Un château de cartes linguistiques, construit sur du sable et soutenu par des plateaux télé prêts à hurler au génie dès qu’il éternue.

Le moment le plus éclatant de cette comédie a eu lieu ce dimanche, en direct, sous les projecteurs de France Télévisions, le groupe audiovisuel gouvernemental français. Le journaliste lui cite une phrase et le petit homme, relooké par un orfèvre de la tignasse à El-Harrach, soudain livide, cligne des yeux comme un enfant pris en flagrant délit. Et il lâche, hagard : «J’aurais écrit ça, moi ?» Silence. Malaise. Le journaliste, charitable, lui répond alors : «Non. Ce n’est pas de vous. C’est d’un de vos soutiens.»

Et là, la vérité apparaît nue, obscène, implacable. Non seulement le faux écrivain ne reconnaît pas une citation qu’il n’a jamais produite, mais il ignore jusqu’aux écrits, aux mots, aux pensées de ceux grâce auxquels son nom a continué à circuler pendant qu’il savourait son statut sulfureux. Sait-il au moins ce qui s’écrit dans les livres qui se vendent sous son nom, ces objets littéraires fantômes dont le but n’est ni la beauté ni la vérité, mais l’insulte, la stigmatisation et la provocation rentable ?

Qu’est-ce que Boualem Sansal sinon un perroquet sans mémoire, un simulacre de plume, un produit marketing parfaitement calibré pour flatter l’indignation de salon et le scandale d’avant-minuit ? Le système médiatico-politique français a besoin de lui comme d’un totem. L’illusion de la dissidence contrôlée, la frénésie d’un rebelle sous perfusion de plateaux télé.

Le plus tragique dans cette farce, c’est que l’imposteur n’a pas été démasqué par un scandale, un mensonge ou une enquête. Non. Il s’est démasqué lui-même. Par l’aveu spontané de celui qui découvre avec nous que le vide ne parle pas, parce que Sansal n’a, à la vérité, jamais eu de vocabulaire, ni avant ni après son court séjour tout-inclus dans une chambre avec vue sur grillages.

M. A.-A.

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