Urgent |

Flambée de l’euro sur le marché noir : une mécanique plus complexe que les seules importations de véhicules

Par Nabil D. – L’envolée du prix de l’euro sur le marché noir alimente interrogations et spéculations. Si l’opinion publique pointe volontiers du doigt la forte demande générée par les importations de véhicules de moins de trois ans – près de 30 000 unités ayant été introduites en un temps record, notamment depuis la Chine –, cette explication apparaît insuffisante pour de nombreux acteurs du marché parallèle. Depuis la promulgation de la loi autorisant ce type d’opérations, des filières bien rodées se sont effectivement constituées, accélérant les transactions et dopant mécaniquement la demande en devises. Pourtant, pour les cambistes du Square Port-Saïd, véritable Wall Street clandestin d’Alger, cet élément n’éclaire qu’une partie du phénomène.

Interrogés sur cette flambée vertigineuse et fulgurante, ces acteurs rompus aux fluctuations du marché noir expriment un scepticisme appuyé. Ils reconnaissent que chaque fin d’année entraîne traditionnellement une hausse, les vacances stimulant l’achat d’euros par les voyageurs et les familles. Cependant, la dynamique actuelle dépasse largement les variations saisonnières habituelles. «Même à l’approche des fêtes, on n’a jamais vu un bond pareil», confient certains cambistes, surpris par la rapidité et l’ampleur du renchérissement.

Selon eux, la hausse ne peut être attribuée à la seule pression exercée par les importateurs de véhicules, aussi massive soit-elle. Le volume de voitures introduites reste conséquent, mais pas au point de provoquer un tel séisme sur le marché parallèle des devises. Cela laisse entendre qu’un autre facteur, moins visible, est à l’œuvre. Plusieurs observateurs évoquent en filigrane des manœuvres orchestrées par les barons de la devise, ces acteurs influents capables de façonner les tendances par la rétention ou la libération ciblée de liquidités. L’idée d’une spéculation organisée, visant à profiter du contexte économique, est de plus en plus évoquée.

Ces soupçons sont renforcés par le manque de transparence qui entoure les circuits de la devise, où l’information circule rapidement mais rarement de manière vérifiable. Les fluctuations soudaines et déconnectées des réalités économiques officielles alimentent le sentiment que «quelque chose d’anormal» se trame en coulisses chez les détenteurs de la monnaie unique. A quel but ? Mystère et boule de gomme.

Tant que la demande en devises continuera de dépendre massivement du marché noir, les moindres perturbations, qu’elles soient économiques, réglementaires ou purement spéculatives, auront un effet démultiplié, explique-t-on.

N. D.

20 Commentaires

  1. Système bancale et illégale, c’est tout.

    Tous ces citoyens participent à une fraude gigantesque mais ne se rendent pas compte de la réalité et quand vous participez à un jeu de bonneteau depuis des décennies, vous en payez les conséquences, c’est aussi simple que cela.

    En vrai, il faut se poser les bonnes questions, pourquoi le citoyen n’achète pas ses devises à la banque, pourquoi la citoyenne n’achète pas ses devises dans un bureau de change comme en Suisse, Angleterre, France, Allemagne.

    Pourquoi chez nous c’est comme cela ? On reste dans le provisoire et on alimente une pyramide de fraude et après on s’étonne de la hausse vertigineuse de l’€uro.

    L’Etat doit signer la fin de la partie car pour moi, vous avez des forces de l’Empire qui siphonnent nos devises en matière financière transformant notre dinar algérien en Franc CFA via un système parallèle (délinquants financiers) qui captent l’euro pour ensuite le faire partir aussitôt en Europe, Chine, Turquie, Dubaï, France laissant ainsi, le pays sans devise forte pour avancer.

    J’ajoute que ce système parallèle de devise alimente l’immigration vers l’étranger où le citoyen lambda voudra partir pour ramasser de l’Euro en Europe pour ensuite revenir au pays en alimentant ce même marché noir à son retour où il échangera ses euros contre des dinars afin de construire sa villa ou acheter son appartement ou encore pour s’acheter une voiture.

    En bout de chaine, la banque algérienne ne gagne rien et l’Etat également.

    Par contre, la Chine est heureuse dans la mesure où elle a ramassé l’Euro d’Algérie contre des voitures soit 4.5 milliards d’€uros dans sa musette.

    Pour finir, le dinar algérien ne montera jamais car d’une part, nous n’avons pas d’industrie pour vendre des produits finis à l’étranger et d’autre part, le marché parallèle capte et brasse 05 à 06 milliards d’euros chaque année pour l’extrader.

    Seule solution, mettre le pays aux normes et dirent aux algériens et algériennes d’arrêter de frauder, de payer une taxe à la banque pour le change.

    A défaut, le pays coulera à la moindre secousse et vos euros serviront à enrichir les autres pays du monde qui vous vendent des produits finis pour s’enrichir.

    Répondre
    • La seule solution à cette fuite en avant consiste à aligner les cours officiels de l’état à ceux du marché parallelle et creer aussi des indices de fluctuations sur des données réelles économiques. Mystére et boule de gomme pourquoi cette évidence n’est pas adoptée par l’état. Le citoyen lambda ne demande pas mieux que la clarté dans la fixation du taux de change que l’état a travers sa bourse d’Alger, qui devrait fixer sur la base des fluctuations économiques réelles du coût de la vie et arreter de fixer un taux de changes officiel basé sur l’indice pétrolier. Si le marché parallele est toléré il y a anguille sous roche. Que fait l’APN ? pourquoi elle ne s’est jamais saisie de cette arnaque?

      Répondre
      • @Ipicitou

        En vrai, l’Algérie perd 3 à 4 points de produit intérieur brut chaque année et les banques algériennes ne gagnent rien dans l’affaire, elles perdent chaque année 06 milliards d’euros sans oublier les taxes et impôts sur les changes et qui reviennent de droit à l’Etat donc un manque à gagner énorme. Sur 1 an, ça passe mais sur 20 ans c’est une vraie saignée financière.

    • Si cela était une faille , il y aurait longtemps qu’elle serait éradiquée.
      Ou sinon en france, vous vous regardez et réfléchissez comme des zouaves à qui va payer la tournée ?

      Répondre
    • thank you for the comment , somebody knows some who knows.
      It meaning that you can find an answer or solution through a chain of acquaintances, rather than through official channels.

      Répondre
    • Pour éviter cette situation les Banques doivent faire du leasing..ou crédit sur 5 ans avec des concessionnaires de Voiture MAIS FABRIQUANTS AVEC DES CHAINES COMPLETES MADE IN ALGÉRIE COMME ÇA le prix des voitures seront plus Abordables pour les citoyens et citoyennes D Algérie ET ça créera des Emplois et L ARGENT RESTERAS EN ALGÉRIE…..

      Répondre
    • Désolé de vous contredire. Le pseudo marché noir est le réel. Il reflète parfaitement la valeur de la monnaie par rapport à la valeur des marchandises sur le marché international. Vous êtes complètement déconnecté de la réalité. Les algeriens vivent avec des produits subventionnés qui engendre le marché noir avec les pays limitrophes. D’ailleurs, cela arrange beaucoup de monde pour transférer l’argent volé vers l’étranger. Une solution : supprimer les subventions, augmenter les salaires, supprimer les taxes sur certains produits tel que l’automobile, faire le ménage du mille-feuilles administratif, virer les incompétents qui gangrène la vie économique du pays dans différentes administrations, instaurer la notion du mérite, laisser les investisseurs algeriens de la diaspora travailler en toute quiétude, assouplir l’importation et les exportations, etc

      Répondre
  2. Dernièrement je suis partis au cimetière voir la tombe de mes parents , un petit mendiant c’est approché de moi et m’a demandé un peu d’argent j’ai mis ma main dans ma poche et sorti quelques Dinars a ma grande surprise il a refusé il m’a expliqué qu’il préférait les euros,

    Répondre
    • Tout simplement parce que l’APN est constituée d “élus” aux qualifications très douteuses et ne sont donc pas à la hauteur de leur tâche et dans tous les domaines. Ipicitou!

      Répondre
  3. Vous oubliez que l’état y gagne aussi dans cette affaire. Cela permet d’alléger la facture des importations car les importateurs achètent la devise au taux officiel donc moins cher que le taux reel, et protéger les réserves de change en limitant l’accès à l’euro. Sans compter ceux qui profitent du système. Il est clair que tôt ou tard il faudra bien uniformiser. Seule l’augmentation de la production locale sur les produits stratégiques (alimentaire, pharmacie etc.) permettra cela.

    Répondre
  4. Messieurs Dames,
    J ai traité de cette problématique dans le passé. La solution n est pas de mettre une réglementation et des lois pour étouffer ce marché parallèle. Les résultats de ces lois et réglementations est visible aujourd’hui et peut même ralentir notre machine économique. Il faut se concentrer sur l économie du pays, résoudre le taux de chômage , créer l emploi etc.. ces initiatives sont au cœur de la solution de la mort organique du marché parallèle. Finalement j irai un peu plus loin en disant que l initiative du blanchiment d argent mener par nos autorité est maladroite et n aboutira qu à encore freiner notre économie. Prière d arrêter ce massacre économique avant qu il ne soit trop tard. Le marché parallèle ou le blanchiment d argent ne sont pas des problèmes à grande priorité. Par contre la création des richesse, la création de l emploi etc et notre priorité.
    N egorgez pas notre économie car elle a besoin de bouffes d oxygène.

    Répondre
    • @Fritia

      En réponse, il faut aller faire des cours d’économies. Ce système est contre productif, vous plombez votre pays. L’émigré doit changer ses euros à la Banque et la banque doit prélever une commission sur les changes. De cette façon, l’émigré consomme le dinar en Algérie et la Banque récolte l’euro pour financer l’économie nationale pour assoir de grands projets comme (train, gare, autoroutes, CHU, hôpitaux) c’est à dire que l’émigré contribue au développement de son pays par l’apport de son cash.

      Ensuite, avec le dinar algérien, il pourra le consommer dans son pays pour accroitre la consommation, achat de villa, d’appartement, de voiture, de meuble, nourriture.

      De cette façon, tous les quatre y gagnent (l’émigré, le commerçant algérien, l’Etat et la Banque). Mais, la 2ème solution du marché parallèle ne sert à rien, c’est du trafic, ce sont des années de perdues et vous devenez la risée du monde.

      Ce système est connu dans le monde entier et ça donne du travail aux douaniers qui doivent sans arrêt surveiller les bagages des passagers car il y a plein de fraudeurs qui essaient de l’emmener à l’étranger pour le blanchir indument.

      Enfin, ceux qui apportent des dinars à un taux élevé sont aussi des fraudeurs pour payer ces euros qui seront ensuite acheminés en EUROPE pour y être investi dans l’immobilier espagnol, par exemple. Où est le gain pour le pays ? Zéro (0).

      Répondre
  5. Suite et fin,

    Un citoyen lambda n’a pas le droit d’exercer le métier de banquier, ça tombe sous le coup de (exercice illégal de la profession de banquier).

    En France, c’est interdit de faire ça, on est la risée du monde.

    Pour rappel, en Europe, le monopole bancaire est nécessaire pour des raisons évidentes de sécurité financière et de protection des consommateurs. Les différentes transactions sont surveillées, évitant ainsi la pénétration des capitaux illégaux dans l’économie. Par ailleurs, les fonds des consommateurs sont protégés. Une absence de contrôle présenterait un réel risque en favorisant le développement de la criminalité. Actuellement, la sécurité est assurée par un système régulé et le contrôle d’une autorité ad hoc. Un délit d’exercice illégal de la profession de banquier renforce encore cette protection.

    La sanction est lourde :

    – Le fait pour une personne physique ou morale d’exercer la profession de banquier et donc d’effectuer des opérations de banque dans les conditions précitées sans s’être soumis à cette formalité est constitutif de l’infraction pénale d’exercice illégal de la profession de banquier réprimée à l’article 571-3 du Code monétaire et financier :

    « Le fait, pour toute personne, de méconnaître l’une des interdictions prescrites par les articles L. 511-5 et L. 511-8 est puni de trois ans d’emprisonnement et de 375 000 euros d’amende.

    Le tribunal peut ordonner l’affichage ou la diffusion de la décision prononcée dans les conditions prévues par l’article 131-35 du code pénal ».

    Chez nous, on s’amuse, on pense que c’est rien.

    Répondre
  6. Le constat est sans appel : Le Dinar algérien est le reflet de l’économie du pays.

    L’Algérie se trouve, au jour d’aujourd’hui, confronter à la seule guerre qui mérite adhésion et que la situation rend nécessaire : Endiguer le système étatique tout à la fois bureaucratique et une incapacité à définir des objectifs sur le temps long qui demeurent parmi les principaux maux de la gouvernance actuelle.

    En d’autres termes : Il ne peut y avoir de développement économique, social et culturel sans développement politique d’où la nécessité de créer un nouvel ordre politique qui dessine la méthode et le cadre intellectuel de la pensée politique des pays modernes.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

    Répondre
  7. N’oubliez jamais ?

    Avoir une monnaie forte signifie que votre pays est fort économiquement et financièrement ? Prenez le billet de 1000 CHF Suisse, 1 seule billet équivaut à 1015 € donnant en dinar algériens sur le marché parallèle 290 000 dinars ?

    Il faut donc se sacrifier sur le terrain pour élever le niveau de son pays.

    En suite, l’euro dégringole sur le marché noir des devises en Algérie. Après le record de 290 dinars enregistré mercredi dernier, la monnaie unique européenne s’est brutalement effondrée ce samedi 29 novembre.

    Au Square Port-Saïd d’Alger, l’euro est cédé à 282 dinars l’unité, contre 290 DZD mercredi dernier. Cette chute risque de se poursuivre dans les prochains jours.

    Les cambistes redoutent un effondrement de la devise européenne sur le marché parallèle algérien qui se retrouve ainsi impacté par la décision des autorités d’interdire les importations groupées des voitures de moins de trois ans de Chine.

    Annoncée lundi dernier par le ministère du Commerce extérieur, cette mesure n’a pas tardé à provoquer ses effets sur le marché noir des devises en Algérie.

    La hausse de l’euro, qui a gagné 20 dinars entre le 29 octobre et le 26 novembre dernier, est en partie due à la ruée des Algériens sur les voitures importées de Chine.

    En clair, c’est un décalage entre l’offre et la demande car la banque algérienne ne prend pas en charge ce marché des changes ce qui est anormal ? Vous imaginez, vous échangez votre argent avec des particuliers, des tiers dans les rues, boutiques.

    Répondre
  8. Cette fuite en avant du Dinar sur le marché noir est nefaste à l’économie, au climat des affaires, c’est une source d’inquiétude pour les citoyens Algériens.
    On ne peut pas laisser la rue dicter sa loi et échapper à tout contrôle.
    Une enquête socio-conomique doit être menée pour comprendre les facteurs qui mènent à cette situation de dérive.
    Le rôle principal de toute banque centrale dans le monde, c’est la défense de sa monnaie. Bon nombre de banques centrales interviennent sur les marchés financiers pour protéger leur propres monnaies, en injectant des liquidités, en rachètent leur propres monnaies ou même en vendant une partie de leurs stocks d’or afin de contrer les actions spéculatives.
    On se souvient tous de la dégringolade du Rouble suite à l’embargo occidentale sur la Russie et les nombreuses interventions de la banque centrale Russe pour stabiliser sa monnaie contre des actions spéculatives.
    Que fait aujourd’hui la banque centrale d’Algerie pour protéger sa monnaie? Quelles mesures a-elle prise pour rétablir la confiance?
    En tant que citoyens, nous sommes en droit de nous poser des questions?
    La lutte contre la spéculation fait aussi parti de ses prérogatives, il est dangereux pour l’économie de laisser dériver la monnaie de cette sorte sans contres mesures, notamment si le phénomène est durable. Il faudra donc étudier ces epiphénomenes, comprendre leurs origines pour mener une lutte efficace.

    Injecter 1, 2 ou 3 milliards de dollars sur le marché de la demande, ce n’est pas la mer à boire, surtout pour l’Algérie qui voit ses revenus augmenter d’annee en année, notamment avec l’achèvement prochain de nombreux projets stratégiques, secteur minier en tête.
    L’objectif à terme serait de faire converger le taux parallèle avec le taux officiel et se débarrasser une bonne fois pour toute du marché de change parallèle, en créant des bureaux de change comme dans tout pays qui se respecte
    Les mesures récentes prises par la banque centrale d’algerie en matière de bancatisation de l’argent qui échappe à son contrôle, du développement du paiement électronique (e-paiement), de la généralisation des TPE, des chèques de banques, des virements interbancaires, et plus récemment des agences bancaires à l’étranger pour notre diaspora sont d’excellentes mesures. Il faudra accélérer leur mise en place afin de réduire l’utilisation de la monnaie fiduciaire, améliorer le contrôle et la traçabbanques, fluidifier le transfert, augmenter les liquidités des banques et financer des projets économiques structurants.
    A bon entendeur

    Répondre
  9. Pour éradiquer ce fléau ?

    Il faut faire le transfert de change aux banques et mettre des sanctions aux particuliers qui s’y adonnent. Ouvrir des bureaux de change pourvoyeurs d’emplois et de recettes fiscales.

    Enfin, l’Etat peut importer d’Europe 3 milliards d’€ d’intérêts chaque année issu de ses placements financiers liés à la rente du pétrole et du gaz qui sont réalisés en Suisse et en Belgique à Bruxelles.

    Répondre
  10. Ce n’est pas une surprise ! On étrangle le citoyen en l’empêchant d’acquérir une voiture. Et là, nos intellectuels de pacotille crient au scandale ??? Libérez l’importation des véhicules : ce n’est pas l’état qui paie ou qui aide à l’achat. Arrêtez de spolier nos économies avec des taxes qui contribuent au sous développement,à faire les investisseurs algeriens, et qui n’ont aucune légitimité. L’algérie ne fabrique pas ces véhicules, ne participe pas au financement, donc les taxes sont illégitimes. Cerise sur le gâteau, on nous installe des transitaires pour rançonner les citoyens algeriens!!! Le système algerien est véreux, malhonnête, et contre productive. Malheureusement, il faut parler de la réalité. Je ne trouve pas normal que les travailleurs de la diaspora et les travailleurs nationaux ne puissent importer un véhicules sans tomber sur la MAFIA administrative, MAFIA des transitaires.

    Répondre
  11. Arrêtez de spolier nos économies durement gagnés par des taxes qui contribuent au sous développement,à faire fuire les investisseurs algeriens.Ces taxes n’ont aucune légitimité.

    Répondre

Laisser un commentaire