Le président de la République a présidé dimanche une réunion du Conseil des ministres largement consacrée à des dossiers économiques et sociaux stratégiques. Les secteurs des hydrocarbures, des mines, des finances, ainsi que l’économie de la connaissance, les start-up et les micro-entreprises étaient au cœur de l’ordre du jour, selon un communiqué officiel de la Présidence.
Après la présentation d’un résumé des décisions du précédent Conseil et un exposé du Premier ministre sur l’activité gouvernementale des deux dernières semaines, le chef de l’Etat a annoncé une série de mesures marquantes, à commencer par la revalorisation du Salaire national minimum garanti (SNMG). Celui-ci passera de 20 000 à 24 000 dinars dès janvier 2026. Il s’agit, souligne le communiqué, de la plus importante augmentation depuis des décennies, la dernière remontant à 2020 avec une majoration de 2 000 dinars.
Sur le plan social toujours, l’allocation chômage sera portée de 15 000 à 18 000 dinars. Le président Tebboune a, en outre, demandé au ministre du Travail de revoir la condition obligeant les bénéficiaires à renouveler leur dossier tous les six mois, rappelant que le versement est garanti pour une durée minimale d’un an, renouvelable. Il a également insisté sur la nécessité pour l’Agence nationale de l’emploi (ANEM) d’assurer une transparence accrue dans le traitement des demandeurs d’emploi, notamment via un fichier national actualisé distinguant clairement chômeurs et personnes déjà intégrées dans le marché du travail.
Toujours dans la même dynamique, le ministère du Travail a été chargé de formuler des propositions d’augmentation des pensions et allocations de retraite. Celles-ci seront examinées par le ministère des Finances et par le gouvernement avant une décision attendue lors du prochain Conseil des ministres.
Le dossier énergétique a constitué l’autre grand volet des discussions. Le président Tebboune a accueilli avec satisfaction le lancement, pour la première fois depuis l’indépendance, de l’exportation d’essence raffinée en Algérie, un tournant majeur après des décennies d’importations. Dans ce contexte, il a ordonné la tenue prochaine des assises nationales de l’énergie et des hydrocarbures, afin d’actualiser les données du secteur et de définir de nouvelles priorités de production et d’exportation.
Le chef de l’Etat a également instruit le Premier ministre d’ouvrir des discussions avec la Mauritanie pour l’implantation de stations-service Naftal sur son territoire. Il a appelé à l’élaboration d’une politique nationale visant à mieux contrôler la consommation des produits pétroliers et à renforcer le stock stratégique du pays. Parmi les orientations phares figurent aussi l’introduction de cartes prépayées pour l’approvisionnement en carburant dans les zones frontalières et l’accélération du projet de raffinerie de Hassi Messaoud, destiné à couvrir entièrement la demande nationale.
Le Conseil a par ailleurs approuvé l’importation de 500 000 pneus pour camions, bus et véhicules légers, en attendant la mise en œuvre d’un plan industriel visant à développer la fabrication locale de pneumatiques.
Enfin, le président Tebboune s’est longuement attardé sur la Conférence africaine des start-up, mettant en avant son importance pour renforcer la coopération intra-africaine et promouvoir une économie du savoir ambitieuse, tournée vers la jeunesse et l’innovation, loin de toute forme d’exploitation.
R. N.
