Par Farida O. – Le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Amar Takdjout, a apporté des précisions sur les modalités d’application de la revalorisation du Salaire national minimum garanti (SNMG), décidée récemment par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Dans un entretien accordé au quotidien arabophone Echorouk, il a dévoilé les catégories professionnelles concernées et les effets attendus de cette mesure qualifiée «d’importante avancée sociale».
Selon le premier responsable de la centrale syndicale, la hausse du SNMG, qui passe de 20 000 à 24 000 dinars, aura un impact direct sur les travailleurs les plus vulnérables, notamment ceux du secteur industriel, qu’il s’agisse d’entreprises publiques ou privées. «De nombreux agents d’exécution perçoivent encore des salaires planchers fixés à 20 000 dinars. Ils seront les premiers bénéficiaires», a-t-il indiqué.
Au-delà de l’industrie, Takdjout a rappelé que des milliers de salariés appartenant aux catégories des corps communs et des ouvriers professionnels seront également concernés. Ces personnels sont présents dans des secteurs essentiels tels que la santé, l’intérieur, l’éducation nationale, l’enseignement supérieur, la formation professionnelle, les collectivités locales et d’autres administrations.
Le syndicaliste estime que les effets de la revalorisation ne se limiteront pas aux seuls bas salaires. En se fondant sur les précédentes révisions du SNMG, il anticipe une revalorisation graduelle touchant également les échelons supérieurs : «La hausse débutera à 4 000 dinars pour les travailleurs alignés sur le SNMG et diminuera progressivement pour ceux dont le salaire dépasse légèrement les 20 000 dinars actuels.»
Autre point mis en avant, l’impact de la mesure sur les pensions de retraite. Amar Takdjout affirme que près de 80% des retraités perçoivent aujourd’hui des pensions équivalentes au SNMG, soit 20 000 dinars. Par cohérence avec les pratiques précédentes, il s’attend à une revalorisation automatique de ces pensions vers les 24 000 dinars. Une nouvelle qui devrait apporter un bol d’air à une catégorie particulièrement fragilisée par l’inflation.
Le SG de l’UGTA a toutefois soulevé un point d’interrogation concernant les hauts cadres des différents secteurs. Leurs salaires, rappelle-t-il, sont souvent indexés sur un multiple du SNMG. Reste à savoir si cette hausse entraînera une revalorisation mécanique de leurs rémunérations. «Nous attendons de voir si les salaires de cette catégorie seront réajustés sur la base du nouveau SNMG ou maintenus sur l’ancien niveau», a-t-il commenté.
Pour le secrétaire général de l’UGTA, le respect des engagements pris par le président Tebboune doit servir d’exemple pour l’ensemble des responsables publics : «L’honnêteté envers les citoyens et la fidélité aux promesses sont essentielles pour consolider les ponts de confiance entre gouvernants et gouvernés», a-t-il insisté.
F. O.


