Etat paria

Par Abdelkader S. – Sous la conduite hasardeuse et de plus en plus belliqueuse de Mohamed Ben Zayed, les Emirats arabes unis se sont engagés sur la trajectoire d’un Etat qui, à force de provocations et d’ingérences, est en train de se transformer en véritable paria régional. Longtemps présentés comme un modèle de stabilité et de pragmatisme, les Emirats paient aujourd’hui le prix d’une politique étrangère agressive, déconnectée des équilibres du monde arabe et sourde aux avertissements répétés de leurs voisins.

L’Algérie, pour sa part, n’a jamais dissimulé sa lucidité face aux comportements inamicaux du régime d’Abu Dhabi. Depuis des années, le président Tebboune met en garde, de manière directe et frontale, contre les manœuvres de déstabilisation, les ingérences et les prises de position contraires aux intérêts collectifs arabes. Ces alertes, trop longtemps ignorées, trouvent aujourd’hui un écho nouveau.

La récente mise en garde de l’Arabie Saoudite marque un tournant majeur. En emboîtant le pas à Alger, Riyad envoie un signal clair. L’aventure solitaire des Al-Nahyane arrive à ses limites. Quand deux puissances centrales du monde arabe convergent dans leur diagnostic, il devient difficile de continuer à nier l’ampleur de l’isolement diplomatique qui guette Abou Dhabi.

Au cœur de cette dérive se trouve une vassalisation assumée à Israël. En se faisant les exécutants zélés d’une politique inspirée par Tel-Aviv, les dirigeants émiratis ont rompu avec le consensus arabe historique. Les Emirats se sont ainsi transformés en sous-traitant politique, agissant au détriment de la solidarité arabe et au service d’agendas extérieurs.

A persister dans cette voie, les Emirats risquent de perdre bien plus que des alliances. Leur crédibilité et leur légitimité au sein du monde arabe sont désormais en jeu.

A. S.