Une Algérienne séquestrée pour avoir voulu se marier avec un fils de harki
Par Lina S. – Tous les médias français en parlent. C’est que l’affaire est inédite. Une élue française d’origine algérienne a été séquestrée par sa famille pour avoir voulu se marier avec un fils de harki. La femme, âgée de 29 ans, cadre administratif dans un hôpital, est conseillère départementale sous la bannière du parti fondé par le président français, Emmanuel Macron, La République en Marche !
Mounia Haddad, c’est son nom, affirme avoir été séquestrée par ses parents qui lui refusaient de quitter le domicile jusqu’à ce que son fiancé signale sa disparition à la police. Les médias français indiquent que la jeune femme a été retrouvée ce jeudi dans une chambre au domicile parental où son père, son frère et ses deux oncles l’ont enfermée. Elle ne doit son salut qu’à une bagarre qui a éclaté dans la rue entre son fiancé et des membres de sa famille, ce qui a poussé les policiers à pénétrer dans le domicile où elle était retenue de force.
Ces faits, au-delà du drame familial, révèlent le poids des souvenirs de la Guerre d’indépendance qui demeurent vivaces plus d’un demi-siècle après la fin du conflit armé. La blessure est encore ouverte, et les Algériens refusent de tourner la page tant les affres du colonialisme et les atrocités commises par les forces coloniales et leurs supplétifs d’origine algérienne sont difficiles à oublier.
Les conséquences de la guerre d’Algérie sont perceptibles jusqu’au jour d’aujourd’hui. Et les Algériens sont particulièrement remontés contre les harkis qui se sont rendu coupables des pires abus, torturant, violant et assassinant. De douloureux souvenirs qui font de nouvelles victimes. Les enfants de harkis subissent les crimes commis par leurs parents alors qu’ils ne sont aucunement responsables des faits ignobles qui ont été commis avant même qu’ils soient venus au monde.
Le cas de la jeune Mounia Haddad est une preuve supplémentaire que les crimes coloniaux sont loin d’être derrière nous. Leurs répercussions sont plus présentes que jamais.
L. S.
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