«Guerre» entre le FLN et le RND : une simulation pour piéger l’opposition ?
Par Hani Abdi – Ahmed Ouyahia et Djamel Ould Abbès, «deux frères ennemis» de la majorité présidentielle, se sont rencontrés aujourd’hui au Palais du gouvernement. A l’ordre du jour de cette rencontre, les questions politiques les plus brûlantes, à savoir le 5e mandat de Bouteflika et les agitations pour imposer une transition politique.
Les deux hommes ont ainsi réitéré leur appel à Bouteflika pour qu’il poursuive sa mission à la tête de l’Etat en briguant un nouveau mandat présidentiel. La rencontre entre ces deux chefs des plus grands partis au pouvoir intervient au lendemain de l’audition accordée par Ahmed Ouyahia et son équipe à une délégation du MSP, conduite par son chef, Abderrazak Mokri. Si Ould-Abbès, secrétaire général du FLN, s’est déplacé à Ben Aknoun, au siège national du RND, pour rencontrer Ouyahia, qu’il n’a jamais épargné par ses déclarations et attaques acides, c’est bien évidemment pour la concrétisation d’un objectif commun, à savoir la continuité à la tête de l’Etat, ce que l’opposition appelle «le statu quo».
Pour ce faire, les deux hommes veulent ainsi enterrer définitivement l’initiative de Mokri, qu’ils ont rejetée au nom de la stabilité, de la souveraineté populaire et du pluralisme politique. En effet, Ould-Abbès a exprimé au président du MSP son rejet total de tout projet de transition politique et a considéré le président Bouteflika comme «une ligne rouge» à ne pas franchir. De son côté, Ahmed Ouyahia a souligné qu’«il n’y a pas de place pour une transition politique dans un pays qui retourne régulièrement aux urnes, car ce serait-là un déni de la souveraineté populaire». Il a également rappelé qu’en matière électorale, «le consensus serait une négation du pluralisme démocratique».
Djamel Ould-Abbès a, faut-il le souligner, entamé une série de rencontres avec les partis de la majorité présidentielle, des formations qui soutiennent le chef de l’Etat. Il a commencé par le président du mouvement El Binaâ, Abdelkader Bengrina, qui a rejeté l’initiative de Mokri. Et il devrait rencontrer le secrétaire général de l’ANR, Belkacem Sahli et le président de l’UFDS, Nourreddine Bahbouh. Ce tour de table d’Ould Abbès vise aussi à faire éloigner du débat politique toute idée de transition.
H. A.
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