Il y a 12 siècles naissait Ibn Sina, le philosophe musulman père de la médecine
Il y a 1200 ans, en 980, naissait à Boukhara Ibn Sina (Avicenne pour les Occidentaux). Dès sa petite enfance, il fait preuve d’une mémoire phénoménale. A 10 ans, il connaît le Coran par cœur et parle le grec en plus de sa langue maternelle, le persan. Dès 14 ans, il étudie seul les sciences naturelles et la médecine. A 16 ans, il a déjà sous sa direction des médecins célèbres. Ayant guéri un prince samanide d’une grave maladie, il est autorisé à fréquenter la très riche bibliothèque du palais. A18 ans, il maîtrise toutes les sciences alors connues. A 21 ans, il écrit son premier livre de philosophie. A 22 ans, il est contraint par la mort de son père de gagner sa vie. Il travaille la nuit à ses grands ouvrages, le jour aux affaires de l’Etat, où il acquiert une solide réputation.
Plusieurs fois ministre, il jouit d’une telle influence qu’il fait l’objet de pressions, sollicitations, jalousies, tantôt poursuivi par ses ennemis, tantôt convoité par des princes adversaires de ceux auxquels il voulait rester fidèle. Il est obligé de se cacher, vivant de ses seules consultations médicales. Il mène une vie itinérante et mouvementée, parsemée de fuites, d’emprisonnements et d’évasions. En 1023, il se réfugie auprès de l’émir d’Ispahan et y trouve une certaine paix. Ibn Sina meurt en1037, emporté par une affection intestinale.
Ibn Sina croit en Dieu créateur, selon l’islam. Pour les musulmans comme pour les juifs et les chrétiens, la source du savoir est la Révélation faite par Dieu aux hommes par l’intermédiaire des Prophètes. Il tente de réintégrer le dogme dans son élaboration philosophique. Pour lui, la métaphysique doit apporter la preuve de l’existence du Dieu créateur.
-Du XIIe au XVIIe siècles, l’enseignement et la pratique de la médecine musulmane et occidentale sont fondés sur son monumental Canon de la médecine, traduit par Gérard de Crémone entre 1150 et 1187. Ainsi, en Europe, les médecins chrétiens tiraient parti, pour soigner les maux du corps, de la sagesse de ce médecin musulman. Il est alors surnommé «prince des savants» et «père de la médecine».
R. C.
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