Sommes-nous aptes ?
Par Akram Chorfi – Quelle est la stratégie adoptée par l’Algérie pour sortir le pays de la dépendance des seuls hydrocarbures ? Quels délais stratégiques se donnent les stratèges pour atteindre cet objectif, sachant que le déclin pétrolier et gazier a déjà commencé ? A-t-on identifié les différents secteurs devant servir cette dynamique économique ? L’industrie en fait-elle partie ? Quelle place pour les IDE dans ces perspectives ainsi que pour l’intégration maghrébine ?
Les questions valent leur pesant de valeur économique car, en fait, si elles n’admettent pas de réponses immédiates, elles ont le mérite de poser, d’ores et déjà, des bases problématiques pour les perspectives que suppose l’après-pétrole ou, du moins, une économie algérienne vigoureuse et viable hors hydrocarbures, y compris hors gaz et pétrole de schiste.
Que peut notre pays face à une démographie contraignante avec une économie rentière, non offensive, subissant les aléas des crises internationales et naviguant financièrement au gré des fluctuations des marchés pétrolier et gazier ?
La République sociale, née des principes du 1er Novembre 1954, et vouée depuis l’indépendance du pays à créer les conditions d’une justice et d’une cohésion sociales, est-elle menacée dans ses équilibres, elle qui pourrait ne plus pouvoir pérenniser le volontarisme socialisant de l’Etat, à défaut d’assises fiscales solides qui substituent à la rente pétrolière des rentrées régulières à partir d’une économie de ressources renouvelables fondée sur le travail et le génie de l’homme ?
Agriculture, tourisme, services en tous genres, technologies dites nouvelles, industrie agroalimentaire, industrie mécanique, pétrochimie, énergies renouvelables, etc. pourraient-ils fonder l’économie algérienne du XXIe siècle en mettant à contribution le génie local et celui, susceptible de faire la différence, de nos ressortissants à l’étranger disposés à servir leur pays et leurs ambitions ?
Dans une aire régionale perturbée, l’Algérie a réussi à tenir le cap de la stabilité politique et de la cohésion sociale. Une gageure qui peut être maintenue, moyennant une veille sécuritaire de tous les instants mais, également et surtout, grâce à une économie forte, revigorée, reposant sur des atouts reproductibles et des ressources maîtrisées.
Pourrons-nous relever tous ces défis ? Il le faudra, de toutes les façons.
A. C.
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