La FAO alerte sur la dégradation des sols dans le monde

FAO
L'Afrique du Sud a déclaré la sécheresse "catastrophe nationale". D. R.

La dégradation des sols, qui touche un tiers de la planète environ, affecte la production alimentaire et entraîne des souffrances liées à la faim et à la malnutrition, a prévenu José Graziano Da Silva, directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), rapporte l’agence de presse officielle APS.

S’exprimant à l’occasion du Congrès mondial sur les sciences du sol, tenu dans la ville brésilienne Rio de Janeiro, le directeur général de la FAO a qualifié la dégradation des sols de «problème écologique» qui a pour conséquence d’amplifier la volatilité des prix des produits alimentaires, forçant les populations à abandonner leurs terres et poussant des millions de personnes dans le cercle vicieux de la pauvreté.

M. Graziano da Silva a insisté sur l’importance d’une gestion durable des sols en tant que «partie essentielle de l’équation faim zéro» dans un monde où «plus de 815 millions de personnes souffrent de faim et de malnutrition». Il a évoqué le rôle important joué par les sols afin de contribuer aux efforts de chaque pays visant à s’adapter au changement climatique et d’atténuer ses effets. Il a particulièrement insisté sur le potentiel des sols pour la séquestration et le stockage du carbone, comme il a souligné la manière dont les sols jouent le rôle de filtres pour les contaminants en les empêchant d’entrer dans la chaîne alimentaire et les plans d’eau tels que les rivières, les lacs et les mers, mais que ce potentiel atteint ses limites lorsque la contamination excède la capacité des sols à maîtriser la pollution.

M. Graziano da Silva a souligné l’importance du «partenariat mondial sur les sols» au sein duquel la FAO travaille aux côtés des gouvernements et autres partenaires afin de renforcer la capacité technique et les échanges de connaissances portant sur la gestion durable des sols et ce, à travers les directives volontaires pour une gestion durable. «Faisons des sols des moteurs de prospérité et de paix et démontrons leur contribution à la réalisation des Objectifs de développement durable,» a-t-il recommandé.

R. E.

Comment (3)

    Belaid Djamel
    16 août 2018 - 20 h 21 min

    Il faut absolument que nous arrêtions le labour des sols et son remplacement par le semis direct qui préserve la fertilité du sol.
    Pour cela, il nous faut fabriquer localement et rapidement des semoirs low-cost. Le sujet est tellement important qu’il faudrait (vu l’apathie du ministère de l’agriculture et de PMAT) que ce soit l’ANP (avec sa base logistique de Blida) qui impulse ce projet.
    Pour infos, alors que nous importons des millions de dollars de céréales, PMAT n’est pas capable de produire rapidement ces nouveaux engins. Il s’agit d’un véritable crime économique. Pourquoi le secteur privé n’est pas associé?
    Djamel BELAID Ingénieur agronome.

    Anonyme
    15 août 2018 - 16 h 48 min

    tu parle d une découverte la FAO doit embaucher du personnel compétent qui dira que le sol est au bord de l asphyxie

      Anonyme
      15 août 2018 - 22 h 43 min

      Vous devriez prendre la peine de faire un petit tour dans le Sud, là où ont été mis en place un type d’agriculture intensive. Vous verrez ce qu’est devenue la terre.
      Profitez – en aussi pour vous informer auprès des éleveurs sur ce qu’ils pensent du surpâturage et par conséquent de la dégradation inéluctable des sols.
      Il est vrai que la conservation des sols fertiles est bien le dernier souci des citoyens de ce pays comme de nos dirigeants (voir la Mitidja). Tant qu’on peut acheter le blé, le maïs et le reste… on se fiche de la FAO. Mais peut-être que dans un avenir proche, on se demandera comment faire pour se nourrir…et alors là, on ne ricanera plus.
      Il est évident que les citoyennes et citoyens de ce pays doivent se mobiliser pour que les terres agricoles soient préservées et destinées principalement à la production alimentaire, mais aussi et surtout, qu’elles soient cultivées suivant des méthodes soucieuses de conserver leur fertilité naturelle. Ce qui implique que l’on abandonne l’agriculture intensive et qu’on donne une bonne information à nos fellahs pour qu’ils mettent en place une agriculture soucieuse de la préservation des sols.
      C’est ce qui se fait dans les pays où les habitants cultivent des sols fragiles. Avec des résultats probants.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.