Le rapport alarmant de la Cour des comptes qui effraie le Makhzen
Par Karim B. – La Cour des comptes a présenté son rapport annuel au roi Mohammed VI. Bien qu’édulcoré et présenté de sorte à ne pas «inquiéter» le souverain, le volumineux document, dont Algeriepatriotique détient une copie, n’en tire pas moins la sonnette d’alarme sur la dette asphyxiante qui menace sérieusement le pays.
Le rapport annuel, qui comprend «pour la première fois» une synthèse du contrôle de l’exécution du budget de l’exercice financier, note que «les finances publiques [marocaines] souffrent de la hausse du niveau de la dette publique, devant être considérée comme un risque susceptible d’avoir une incidence négative sur la bonne santé de la situation financière de l’Etat». Selon les experts financiers qui ont passé l’économie moribonde marocaine au peigne fin, «la dette publique du Trésor a atteint à la fin de l’exercice 2017 un montant de 692 milliards de dirhams, soit un taux de 64,5% du Produit intérieur brut, enregistrant un montant supplémentaire de 35 milliards de dirhams en comparaison avec l’année 2016 qui a enregistré, à son tour, une augmentation du niveau de cette dette de l’ordre de 28 milliards de dirhams par rapport à l’exercice 2015».
Le rapport de la Cour des comptes ne s’arrête pas là, puisqu’il évoque le niveau élevé de la dette «due à certains établissements publics qui a atteint 32,2 milliards de dirhams en 2017, alors qu’elle ne dépassait pas 15,8 milliards de dirhams en 2012». Une augmentation vertigineuse en cinq ans qui s’ajoute à la dette «due au secteur privé au titre de la même taxe dont la liquidation a été entreprise par l’Etat depuis janvier 2018 sur une période de 5 ans pour un montant global fixé à 10 milliards de dirhams».
L’économie marocaine est dans le rouge, et le contexte politique et social dans le pays est une véritable bombe à retardement qui risque d’exploser à tout moment. Si bien que des sources n’ont pas exclu une abdication de Mohammed VI au profit de son fils sur instigation de Paris qui tente de sauver les meubles dans son protectorat vacillant.
Les Rifains, qui manifestent depuis plusieurs mois, ne sont plus les seuls à appeler à la chute de la famille régnante prédatrice et à l’instauration d’une république. La crise économique achèvera de convaincre la majorité des Marocains de rallier le camp des contestataires qui réclament une justice sociale et la fin de la spoliation des richesses du pays par les occupants du palais et leur clientèle.
K. B.
Comment (68)