Salvini à Macron : «Cessez de déstabiliser la Libye pour vos intérêts économiques»
Par Sadek Sahraoui – Le Vice-Premier ministre italien et ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini, a critiqué une nouvelle fois, jeudi 30 août, la politique migratoire de son homologue français Emmanuel Macron : «De début 2017 à aujourd’hui, la France du « bon Macron » a refoulé plus de 48 000 immigrés aux frontières avec l’Italie, femmes et enfants compris. Serait-ce elle l’Europe « accueillante et solidaire » dont parlent Macron et les bien-pensants ?» Et d’ajouter dans un message posté sur Facebook : «Au lieu de donner des leçon aux autres, j’inviterais l’hypocrite Président français à rouvrir les frontières et accueillir les milliers de réfugiés qu’il avait promis de prendre.»
Matteo Salvini répondait là à Macron qui s’était présenté plus tôt comme «le principal opposant» de Salvini et du Premier ministre hongrois Victor Urban. S’exprimant lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre hongrois à Milan mardi, Salvini a critiqué également la politique étrangère française en Europe et en Méditerranée.
Ce n’est pas la première fois que le responsable italien s’attaque au chef de l’Etat français. Le 20 août dernier, le chef de la Ligue du Nord avait lancé une offensive contre la France et Emmanuel Macron, à propos des mesures prises par Paris pour gérer la crise libyenne. «Les Français continuent d’intervenir en Libye en raison des intérêts économiques nationaux. C’est de l’égoïsme pur et simple», avait déclaré Salvini dans une interview publiée dans le journal Il Giornale. «Ils ont provoqué des catastrophes à l’époque de Kadhafi et maintenant ils essayent de garder la même ligne et de programmer des élections sans impliquer personne», avait regretté le responsable italien. Et d’ajouter : «Nous (les Italiens) comptons sur l’ONU (…). Nous voulons suivre le rythme des Libyens qui doivent décider eux-mêmes comment et quand ils vont voter», a-t-il déclaré.
Matteo Salvini a estimé que «l’appel à voter le 10 décembre dans un pays divisé et sous les bombardements est dangereux et mauvais par les colons arrogants tels que les ministres français», a-t-il déclaré.
Les divergences entre l’Italie et la France se sont intensifiées après la réunion de Paris sur la crise libyenne en mai dernier. Rome avait alors clairement accusé la France de chercher à l’éjecter de la Libye.
S. S.
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