Eau potable : la contribution des sources dans l’alimentation des réseaux AEP n’excède pas 5%
Les sources d’eau font partie du patrimoine hydraulique national, toutefois leur utilisation par les services publics pour l’alimentation de la population en eau potable n’excède pas les 5%, a rassuré lundi 3 septembre le ministère des Ressources en eau.
«L’Algérie compte entre 5 000 et 6 000 sources mais leur contribution dans le raccordement des foyers en eau potable ne dépasse pas les 5%», a affirmé le directeur de l’alimentation en eau potable au ministère, Omar Bougaroua, dans une déclaration à l’APS, en précisant que le chiffre des sources est fluctuant du fait qu’il dépend principalement des précipitations qui ont un rôle majeur dans le renouvellement de ces ressources ou de leur disparition.
Selon ses propos, les grandes sources au grand débit représentent un potentiel important, notamment pour raccorder les villages dans les zones montagneuses et pour l’irrigation des terres agricoles.
«Nous aménageons la source que nous jugeons importante et nous réalisons l’adduction d’eau pour la desserte des villages éloignés et les montagnes en eau potable», a-t-il expliqué. Poursuivant : «Cette eau est donc soumise au contrôle au même titre que les eaux des AEP (alimentation en eau potable) qui sont sous le contrôle de l’Algérienne des eaux (ADE) ou de toute autre entité relevant du ministère des Ressources en eau.»
Néanmoins, il a souligné que l’alimentation de la population en eau potable est principalement assurée par les forages, les barrages et les eaux de dessalement.
Pour ce responsable, l’eau de mer dessalée est une parade contre la pénurie des ressources hydriques, dont souffrent les pays du Maghreb et du Moyen-Orient (zone MENA).
«En tant que source pérenne, l’eau de mer dessalée est la solution la plus adaptée contre les éventuelles sécheresses», a-t-il estimé. Il a rappelé à ce titre qu’environ 17% de l’eau destinée aux ménages en Algérie provient des eaux dessalées. «L’objectif est d’atteindre 25 % d’ici 2021,soit le quart des besoins du pays», a-t-il ajouté.
Les risques de contamination des sources sont minimes
A propos des risques de contamination des sources, cet hydraulicien a assuré qu’ils sont plutôt minimes et momentanés dans les zones montagneuses.
«Si, parfois, il y a des eaux qui ont été contaminées, c’est purement accidentel, mais ce n’est pas courant» a-t-il assuré en tenant à préciser que la source se purifie aussitôt par le renouvellement continue des eaux qui coulent des montagnes. Mais généralement, a-t-il poursuivi, «les sources d’eau ne posent pas un problème de santé surtout celles qui se situent dans un environnement sain». Il a cité l’exemple édifiant de la ville de Tizi-Ouzou qui compte plus de 1 500 sources naturelles largement utilisées par les habitants.
«L’utilisation de l’eau de source est ancrée dans la culture et les traditions des citoyens», a-t-il fait remarquer, en citant la période du mois de Ramadhan durant laquelle les gens se rendent plus fréquemment aux sources, munis de leurs jerricans, pour profiter de la fraîcheur de leurs eaux », a-t-il fait remarquer. Il a cependant estimé que le risque de contamination est élevé au niveau des sources situées dans les zones urbanisées, les zones industrielles ou même les zones rurales qui enregistrent des activités agricoles intenses de par la nature polluante de leurs activités. «Il y a risque de contamination par les déchets industriels, les pesticides, etc.
En clair, mieux vaut utiliser l’eau contrôlée et diminuer la consommation des eaux de sources dont on n’est pas certain de leur qualité», a-t-il recommandé. «C’est l’objectif tracé par les pouvoirs publics à travers le raccordement intensif des ménages en eau potable dont le taux actuel a atteint 98%», a rappelé ce responsable.
La réalisation des forages est soumise à une réglementation stricte. Il a précisé, par ailleurs, que le contrôle des sources tout comme les puits domestiques relève des services communaux.
Concernant la réalisation des puits et des forages par les particuliers pour l’exploitation des eaux souterraines à des fins d’usage domestique ou agricole, Bougaroua a expliqué que les procédures sont strictes et fixées par la loi de 2005 relative à l’eau.
«L’intéressé doit obligatoirement avoir l’autorisation des services compétents. Son dossier technique est étudié par la direction des Ressources en eau selon certains paramètres dont le débit autorisé qui dépendra des ressources hydriques souterraines disponibles au niveau de la zone dans laquelle le forage sera réalisé», a-t-il résumé.
«Cela évite l’épuisement des ressources hydriques par les forages illicites et permet aux usagers de s’assurer de la potabilité de l’eau», conclut ce même responsable.
R. N.
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