La Turquie pille les finances de l’Algérie via les barons du commerce informel
Par Karim B. – Les services de la DGSN viennent d’arrêter une personne qui tentait de faire sortir 146 900 euros. Le détenteur de la somme en devise européenne se dirigeait – comme tous ses prédécesseurs interceptés dans différents aéroports du pays – vers Istanbul, en Turquie.
S’il est clair que les personnes arrêtées font selon toute vraisemblance partie des milieux liés au commerce informel, il n’en demeure pas moins que le choix de la Turquie soulève de nombreuses questions. Ankara ne peut pas ignorer ces flux importants de devises étrangères qui entrent sur son territoire en provenance d’Algérie. Il est fort probable que des complicités en haut lieu existent dans ce pays, en proie à une grave crise financière, la valeur de la lire turque ayant chuté de moitié.
Y a-t-il un lien entre les réseaux du marché parallèle tenus par les islamistes et le régime turc de même obédience qui compte de nombreux adeptes en Algérie ? La question se pose avec d’autant plus d’acuité que le leader de l’AKP a réussi à infiltrer jusqu’à l’Assemblée populaire nationale (Parlement) via des affidés, à l’image de Hassan Aribi.
Il est difficile de ne pas voir dans ces tentatives d’exfiltration de grosses sommes en euros un plan de déstabilisation. Combien de millions d’euros ont pu échapper à la vigilance des services de sécurité au niveau des frontières ?
Le renforcement de la coopération entre la Direction générale de la Sûreté nationale et les services des Douanes semble donner ses fruits, mais les nombreuses saisies de ces dernières semaines nous obligent à nous interroger sur d’éventuelles complicités au niveau des ports, des aéroports et des postes frontaliers terrestres sans lesquelles il aurait été impossible de faire passer autant d’argent liquide dans les bagages ou à bord de véhicules.
La saisie opérée ce mercredi par la police de l’aéroport d’Alger Houari-Boumediène confirme l’existence d’une filière mafieuse qui traite avec Ankara. La sécurité de l’Algérie n’est pas uniquement menacée par le terrorisme islamiste ; elle l’est aussi par une organisation criminelle transfrontalière qui sabote l’économie nationale.
K. B.
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