Il augmente son budget défense : le Maroc poursuit sa course aux armements
Par Sadek Sahraoui – Selon un rapport d’un institut espagnol, abondamment relayé par la presse marocaine, les dépenses consacrées à la défense par le Maroc sont devenues trois fois supérieures à celles de l’Espagne en introduisant des équipements de haute technologie. Mais bien évidemment les autorités marocaines n’ambitionnent pas de faire la concurrence à l’Espagne, mais plutôt à l’Algérie qu’elles perçoivent comme un ennemi à abattre.
La même source précise ainsi que les dépensées militaires marocaines sont passées de 2,297 milliards de dollars en 2007 à 3,461 milliards en 2017. L’augmentation des dépenses militaires du Maroc devrait se poursuivre, indique-t-on, jusqu’en 2022, «pour lui permettre d’acquérir un grand nombre de chars et de frégates, ainsi que des avions sophistiqués, ce qui répond dans une large mesure à la course aux armements avec l’Algérie voisine dont le budget militaire s’est presque multiplié par trois en dix ans».
Le journal espagnol El Confidencial, citant le Groupe d’études en sécurité internationale GESI, avait confirmé en mars dernier la décision il y a déjà plusieurs années du Makhzen de se lancer dans une course à l’armement. Rabat avait d’ailleurs commencé, dès 2013, par se procurer 400 chars de combat, 600 chenilles blindées, une centaine de chars chinois, 130 obusiers autopropulsés, en plus de 1 200 véhicules militaires, 1 000 véhicules américains de type Humvees, ainsi que des lanceurs de missile de fabrication chinoise.
Les auteurs de l’étude reprise par El Confidencial pensent que la boulimie du Maroc en matière d’armements vient de la hantise de Rabat de se faire distancer par l’Algérie. «L’armée algérienne jouissant déjà d’une certaine supériorité concernant son parc blindé et mécanisé, l’explication du zèle marocain pourrait venir de ce côté. Ce qui semble évident, c’est que le Maghreb connaît une course aux armements qui se traduit par le renforcement de leurs arsenaux respectifs», détaille encore l’étude. Le royaume cherche actuellement, selon la même source, à renforcer sa flotte maritime en menant des discussions avec la Russie pour l’acquisition du premier sous-marin de la marine royale.
S. S.
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