Amnesty qualifie la démolition d’un village palestinien de «crime de guerre»
En réaction à la décision de la Cour suprême israélienne − la deuxième en moins de deux mois − de donner son feu vert à la démolition de Khan Al-Ahmar, après avoir rejeté les dernières requêtes désespérées des habitants de ce village de Cisjordanie, Amnesty International estime qu’«avec cette décision honteuse et manifestement illégale, la Cour suprême confirme une forme de complicité dans le transfert forcé des communautés palestiniennes pour l’expansion de colonies réservées aux seuls juifs. Elle prive les requérants de toute protection que leur fournit le droit international humanitaire, tout en validant la politique discriminatoire des autorités israéliennes». «Si la communauté internationale ne prend pas immédiatement les mesures nécessaires pour empêcher ce crime d’avoir lieu, des milliers d’autres Palestiniens autour de Jérusalem et dans la vallée du Jourdain risquent d’être déplacés de force de manière imminente», affirme l’ONG.
Khan Al-Ahmar se trouve à l’est d’El-Qods, près des colonies illégales israéliennes de Maale Adumim et Kfar Adumim. Le transfert par Israël de ses citoyens, et de plus de 200 autres personnes, pour les installer dans ces colonies «bafoue le droit international et constitue un crime de guerre», dénonce Amnesty International.
Khan Al-Ahmar est l’une des 46 communautés palestiniennes en Cisjordanie centrale qu’Israël veut transférer de force pour laisser place à des colonies illégales réservées aux juifs. Ces 10 dernières années, plus de 25 logements y ont été démolis par les autorités israéliennes.
«Le transfert forcé de personnes vivant sous occupation est une grave violation de la quatrième Convention de Genève. Au titre de l’article 8 du Statut de Rome, la déportation ou le transfert à l’intérieur ou hors du territoire occupé de la totalité ou d’une partie de la population de ce territoire constitue un crime de guerre», s’indigne l’ONG.
L. S.
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