Film sur Larbi Ben M’hidi : la polémique enfle entre Bachir Derraïs et Azzeddine Mihoubi
Par Hani Abdi − Bachir Derraïs, réalisateur du film Ben M’hidi censuré par le ministère des Moudjahidine, accuse le ministre de la Culture, Azeddine Mihoubi, d’avoir manipulé, entre autres, des journalistes pour fournir une autre image du contenu de sa réalisation cinématographique. Le ministre de la Culture lui réplique à travers une série de tweets dans lesquels il rejette en bloc les accusations du réalisateur et assure n’avoir jamais débattu du contenu du film pour la simple raison qu’il y a une commission de visionnage en charge de la vérification de la conformité du contenu avec la réalité historique du sujet du film.
Dans un post sur son compte Facebook, Bachir Derraïs lance une nouvelle accusation contre M. Mihoubi. Il assure ainsi qu’«une source du ministère de la Culture m’informe qu’avant l’émission d’Echourouk TV de mardi soir, Azeddine Mihoubi avait reçu le journaliste Salim Agar et lui avait fait visionner la maquette de mon film et profitant de l’occasion pour lui filer quelques tuyaux sur la production». Bachir Derraïs va encore plus loin en estimant que le ministre de la Culture «utilise des méthodes de la Stasi», affirmant que «montrer une copie de travail destinée exclusivement aux partenaires est un délit et une violation des contrats». Le réalisateur du film Ben M’hidi affirme qu’il ne va pas rester les bras croisés. «Vous êtes ministre, vous avez tous les pouvoirs certes, mais sachez que je ne suis pas du genre à baisser les bras», avertit-il.
La polémique enfle donc entre ce réalisateur et le ministre de la Culture. La sortie du film Ben M’hidi attendra en raison des réserves émises par le Centre de recherche sur le Mouvement national et la Révolution du 1er Novembre 1954. Des réserves jugées comme «ordinaires et en adéquation avec les lois régissant la production cinématographique». Bachir Derraïs avait reçu ces réserves et ces observations de la part de la commission de visionnage, composée d’experts et d’historiens, qu’il se doit de prendre en considération en vertu de la loi sur le cinéma et du contrat liant les deux parties, avant de projeter le film. Des réserves que le réalisateur et coproducteur du film ne semble pas apprécier. La sœur de Larbi Ben M’hidi juge l’interdiction de ce film comme «excessive et injustifiée».
H. A.
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