Rachid Taha avait une maladie et n’était ni drogué ni alcoolique
Par Lina S. – Le producteur du chanteur algérien décédé d’un arrêt cardiaque Rachid Taha a révélé, dans un entretien au journal français Le Parisien, que l’artiste de renommée mondiale souffrait secrètement d’une maladie génétique handicapante. Rachid Taha lui avait fait part de son refus de rendre public son handicap pour ne pas susciter la «compassion» de ses nombreux admirateurs.
«Il avait une maladie génétique et la dernière fois que l’on s’est vus, il m’avait dit qu’il aimerait bien en parler un jour à la télé, dans une émission de santé», a affirmé Michel Lévy, en confiant qu’il n’avait pas «osé» lui demander «de quoi il s’agissait vraiment» car Rachid Taha était «très discret sur le sujet».
La maladie du fondateur du groupe Carte de séjour avait empiré dans les derniers mois de sa vie, selon son producteur, qui a tenu à rendre hommage au grand artiste algérien inhumé dans sa terre natale à Sig, dans l’ouest du pays. «Rachid avait une santé fragile et avait maigri récemment. Et il n’utilisait presque plus son bras gauche», a précisé Michel Lévy, que les médias français qualifient de «producteur historique du raï» algérien.
Rachid Taha souffrait de la maladie d’Arnold Chiari, une malformation congénitale du cervelet très rare. En se produisant sur scène, le chanteur donnait l’air de quelqu’un de tout le temps aviné ou drogué, mais le secret de son «comportement» vient enfin corriger la fausse image que les Algériens avaient de cet enfant du pays qui n’a jamais renié ses origines. Bien au contraire. Preuve en est ses nombreuses reprises de chansons du patrimoine algérien et, surtout, son amour pour la gasba, la flûte de roseau, cet instrument à vent traditionnel cher aux chanteurs du bedoui des plaines de l’Ouest algérien.
Rachid Taha laisse un répertoire riche, mêlant rock psychédélique et musique traditionnelle algérienne, créant un style original rehaussé par sa voix et sa façon de chanter uniques.
L. S.
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