Une organisation islamiste égyptienne fantasme sur un «putsch» en Algérie
Par Kamel M. – Une ONG dénommée Organisation pour la justice et l’équité, basée à Al-Minya, en Egypte, prévoit, dans une récente déclaration, un «soulèvement populaire et un coup d’Etat» dans les jours et les semaines à venir en Algérie.
Cette organisation, peu connue mais à laquelle les médias arabes proches des Frères musulmans accordent de l’importance, lie cette prévision catastrophiste aux derniers changements opérés au sein de l’armée qui «soutiendrait» un «vaste mouvement de protestations populaires pour renverser le président Bouteflika». Elle fait référence, sans les citer, aux manifestations pacifiques qui ont eu lieu à Ouargla, dans le sud du pays, pour prédire un embrasement généralisé, en insinuant que l’armée encouragerait la rue à exiger le départ du chef de l’Etat qui a «régenté l’armée, les services de renseignement et les institutions sécuritaires».
Loin de la réalité et faisant dans le sensationnel, cette ONG qui porte la même appellation que tous les partis islamistes inféodés à l’AKP du dictateur turc Recep Tayyip Erdogan (al-âdl wa’tanmiya, justice et développement), semble mener une campagne commanditée par ses bailleurs de fonds, la Turquie ou le Qatar. Ses prévisions apocalyptiques ne concernent pas que l’Algérie. Elles visent également l’Egypte où les Frères musulmans ont été exclus du pouvoir manu militari par l’homme lige des Al-Saoud et des Al-Nahyan, le maréchal Abdelfattah Al-Sissi.
Qu’ils soient au pouvoir ou dans l’opposition, les Frères musulmans exercent une influence sur l’opinion publique arabe à travers leurs organisations «apolitiques» qui reçoivent des financements pour propager la pensée islamiste via des médias lourds et des ONG qui activent sous le couvert de la défense des droits de l’Homme dans tous les pays du Moyen-Orient et du Maghreb, y compris l’Algérie où plusieurs partis et activistes politiques se proclament de cette obédience.
Il n’est d’ailleurs pas exclu que le «rapport» alarmiste de l’organisation égyptienne ait été inspiré par des «souffleurs» cachés sous la scène à partir d’Algérie.
K. M.
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