Crise
Par Sadek Sahraoui –Encore une fois, c’est la crise entre l’Algérie et la France. Il n’était d’ailleurs pas nécessaire d’attendre la parution, vendredi dans le Figaro, de l’entretien hostile de l’ancien patron de la DGSE, Bernard Bajolet, pour le comprendre. La sortie médiatique du maître-espion, en poste par deux fois à Alger sous la couverture d’un fonctionnaire du Quai d’Orsay, représente, à notre sens, le point d’orgue de cette crise.
Avant cela, plusieurs éléments sont venus confirmer effectivement que les relations algéro-françaises, en dépit des apparences, étaient actuellement en train de traverser une assez sérieuse zone de turbulences. Il y a, par exemple, ce refus des autorités françaises de placer une garde statique devant la résidence de l’ambassadeur d’Algérie à Paris. Ainsi qu’il fallait s’y attendre, l’Algérie a appliqué le principe de la réciprocité, ce qui dénote qu’à Alger on est actuellement enclin aussi à répondre du tac au tac.
Les raisons de la discorde peuvent être nombreuses. Il existe de multiples dossiers importants sur lesquels Algériens et Français ne s’entendent pas. Ils sont à la fois politiques, économiques et géopolitiques. En plus de servir à faire un «coup de pub» à ses mémoires qui viennent de paraître sous le titre Le Soleil ne se lève plus à l’Est, Bernard Bajolet donne donc la nette impression, dans son entretien au Figaro, d’avoir voulu régler ses compte avec l’Algérie et en particulier avec le président Abdelaziz Bouteflika, un homme que son pays a pourtant politiquement soutenu depuis son premier mandat.
Qu’a-t-il bien pu se passer de grave ? L’histoire révélera très certainement bien assez vite les réelles raisons de ce retournement de situation. Une chose est toutefois certaine, le président Bouteflika a dû opposer un «niet» sur un dossier précis. D’où la violente «charge» dont il fait l’objet. Une charge qui a carrément pour objectif de le disqualifier ou de le discréditer politiquement. Et en cela, les «confidences» sournoises de Bernard Bajolet sont aussi à prendre comme une tentative claire d’ingérence dans nos affaires internes.
S. S.
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