Le couperet des changements s’abat sur les walis : le gouvernement suivra
Par Karim B. – C’est au tour des walis d’être touchés par les changements qui ont commencé avec le départ du directeur général de la DGSN et qui se sont poursuivis au sein de la hiérarchie militaire. Le président Bouteflika vient, en effet, de procéder à un mouvement dans ce corps ; un mouvement qui avait été prédit par de nombreux observateurs après le limogeage du wali de Blida, l’implication de nombreux fonctionnaires dans l’affaire Chikhi et l’apparition de l’épidémie de choléra qui a gravement attenté à l’image de l’Algérie.
Le processus qui a été enclenché voici quelques semaines n’est pas terminé. Il reste à savoir quand le président de la République remaniera le gouvernement dans la perspective de l’élection présidentielle de 2019. Si le doute commence à s’installer au sujet d’une probable décision de Bouteflika de ne pas briguer un cinquième mandat, il n’en demeure pas moins que le chef de l’Etat veillera à assurer à son éventuel successeur un environnement assaini qui lui permettra de diriger le pays sans devoir traîner les boulets qui ont nui au processus démocratique, après les scandales liés à la corruption et à l’intrication entre l’argent sale et la politique.
Par ailleurs, le mouvement que le Président vient d’opérer dans le corps des walis intervient sur fond de querelles de chapelles au sein du parti «majoritaire». La guerre larvée que se livrent le secrétaire général du FLN et le président de l’Assemblée populaire nationale (parlement) traduit un malaise profond au sommet de l’Etat. Et c’est ce malaise perceptible qui a poussé le président de la République à sévir en ébranlant un édifice que d’aucuns croyaient «intouchable», à savoir l’institution militaire.
Personne ne connaît la feuille de route du Président qui conduit les changements à son rythme et sans se sentir obligé d’expliquer à l’opinion publique dubitatif les véritables raisons de ce chambardement. Faute d’informations officielles, médias et internautes supputent sur les départs des uns et les nominations d’autres, mais toutes les «prédictions» se sont avérées justes.
Alors, le changement du gouvernement ne serait-il qu’une question de temps ? Ahmed Ouyahia restera-t-il ou sera-t-il remplacé par son ministre de l’Intérieur dont les déplacements sur le terrain et les déclarations offensives le prédestinent à la succession de l’actuel Premier ministre dont le rôle paraît confiné à des missions «de routine» et dont de nombreuses décisions politiques et économiques ont été contrariées par le chef de l’Etat ?
Il faudra attendre encore quelque temps pour connaître le prochain épisode de ce feuilleton de l’automne qui précède la tempête d’avril 2019.
K. B.
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