Sécurité privée
Par Bachir Medjahed – Sur le socle des anciennes certitudes, d’autres questions se sont greffées. Posons-en au moins deux d’entre elles. Quelles sont les sources majeures des nouvelles insécurités ? Quelles seraient les implications sur la situation de sécurité d’un difficile compromis à faire entre les exigences de l’économie, celles des institutions internationales des finances et celles de la nécessaire préservation de la cohésion sociale et du fonctionnement de la société ?
Dans la situation où il est constamment dit et répété que la paix sociale s’achète pour favoriser le maintien des hommes au pouvoir, mais également où le pouvoir d’achat distribué sous forme d’augmentation des salaires est vite érodé par la dérive des prix, les travailleurs «comprennent» qu’il s’agit d’un bluff des pouvoirs pour récupérer ce qu’ils ont donné. Si les travailleurs peuvent bien se plaindre avec l’espoir d’être entendus, qu’en est-il des chômeurs ? Des salves sont tirées à Ouargla, à Annaba…
Quelles données observables qui pourraient rendre compte de la situation générale actuelle en matière d’inquiétudes portant sur les questions de sécurité locale ? Le sentiment d’être agressé est très fort quand on aborde des ruelles sombres, quand on emprunte la bretelle de sortie de l’autoroute à la tombée de la nuit, quand on lit la presse qui rapporte les rapports de la gendarmerie, etc. Il apparaît qu’il y a une diversité des menaces criminelles et même leur renforcement.
Il y a à faire le constat que la société devient de plus en plus vulnérable avec le sentiment pratiquement généralisé que nul n’est à l’abri d’une agression. Les populations des nouveaux quartiers sont d’autant exposées à des agressions que les cités construites ne prévoient pas toutes des postes de police alors que la DGSN plaidait constamment pour une police de proximité.
Il y a enfin à faire le constat qu’est grande la tendance aux incivilités dans les lieux publics et qu’existe la crainte que se prépare ainsi le terreau au développement de la criminalité. Certainement que les services de sécurité ont engagé les réflexions sécuritaires destinées à discerner l’essentiel dans les mutations de toute nature de la société.
D’autres maux sont apparus, à savoir la criminalité organisée, les cambriolages, les enlèvements avec la terrible crainte que les agressions contre des domiciles se feront en plein jour avec prise d’otages. Les populations voudraient une présence policière assez visible dans les quartiers, d’autant qu’il est su que des bandes rivales se disputent quotidiennement le monopole sur le territoire. Un jour, il serait peut-être possible que les habitants paient pour que leur sécurité leur soit assurée comme cela se pratique dans nombre de pays. Une sécurité privée.
B. M.
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