Jil Jadid : «La fin de règne de Bouteflika s’annonce chaotique»
Par Hani Abdi – Le parti de Soufiane Djilali, Jil Jadid, prédit le pire à l’Algérie. Analysant la situation générale du pays, Jil Jadid estime que le maintien du président à la tête de l’Etat va provoquer le chaos dans la région. «L’entêtement à maintenir [Bouteflika] à la tête de l’Etat relève tout simplement de troubles de la raison», souligne ce parti, qui est membre actif du mouvement Mouwatana, opposé au cinquième mandat.
«Même les Etats qui ont soutenu directement le régime de Bouteflika prennent leur distance, comprenant que l’obsession du 5e mandat mènera non seulement l’Algérie mais aussi toute la région vers un chaos dangereux y compris pour la rive nord de la Méditerranée», affirme ce parti qui considère que «dans cet emballement et cette fuite en avant, le pouvoir emploie maintenant la force brutale pour réprimer toute contestation qui, par ailleurs, prend de l’ampleur». «Les partenaires étrangers sont eux-mêmes surpris et choqués par l’absence de compassion et de sens de la dignité face à l’instrumentalisation d’un homme dont les quelques rares apparitions publiques sont à l’évidence un calvaire pour lui et pour ses concitoyens», assure Jil Jadid qui relève ainsi «avec inquiétude, les symptômes de la dégradation avancée des institutions de la République».
«Alors que les pouvoirs présidentiels ont été confisqués par l’entourage du président de la République, voilà que l’Assemblée populaire nationale est atteinte par les répliques de cette grave rupture constitutionnelle, prémisses probables de prochaines secousses à d’autres niveaux», fait remarquer ce parti qui ne siège pas dans cette institution législative. Pour Jil Jadid, qui milite pour une rupture totale avec le système actuel, «la confusion qui règne au sommet de l’Etat, les manœuvres politiciennes des partis et le désordre général sont la manifestation d’une fin de règne chaotique».
Pour cette formation politique, les Algériens sont, «pour certains, plongés dans l’incertitude et l’angoisse, pour d’autres totalement démoralisés». «En dehors des prédateurs en action, estime encore Jil Jadid, aucun investissement ni national ni international ne vient nourrir l’économie». Selon le parti de Soufiane Djilali, «la fébrilité qui s’est emparée du pouvoir démontre, s’il en était encore besoin, qu’il est aux abois et que la panique qui s’empare de lui le pousse à la déraison».
Jil Jadid lance un appel «à tous les Algériens pour dépasser leurs clivages et aider le pouvoir à s’en aller pour enfin construire l’Etat de droit dont les fondements font l’unanimité».
H. A.
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