Harkis : quelle demande la France s’apprête-t-elle à faire à l’Algérie ?
Par Kamel M. – Une source diplomatique française a annoncé que la France allait présenter des demandes au gouvernement algérien au sujet des harkis, selon le quotidien arabophone El-Khabar.
La question des anciens supplétifs de l’armée française est revenue sur le devant de la scène après la décision du Président français, Emmanuel Macron, de reconnaître la responsabilité de la France coloniale dans la disparition et l’assassinat de Maurice Audin.
La communauté harkie réclame à la France des indemnités et une reconnaissance pour avoir pris fait et cause pour l’Algérie française et mené la guerre contre l’Armée de libération nationale dans les rangs de l’armée d’occupation, commettant de nombreuses exactions et faisant montre d’une violence inouïe contre leur propre peuple.
Le débat sur l’abandon des harkis par la France et des prétendus massacres qu’ils auraient subis au lendemain de l’indépendance de l’Algérie continue d’occuper la scène politique et médiatique française et algérienne. Des harkis, des pieds-noirs, des historiens et des journalistes persistent à affirmer que les goumiers auraient été massacrés en grand nombre, alors que d’autres sources, plus fiables, relèvent que l’ALN et le FLN avaient donné des instructions fermes pour que cette communauté soit cantonnée dans des camps afin, justement, de leur éviter les représailles de leurs nombreuses victimes durant la guerre qui venait juste de prendre fin.
La confirmation de cette protection dont ont bénéficié les harkis après le cessez-le-feu est venue d’une façon indirecte d’une fille de harki qui a affirmé que l’association qu’elle préside est en contact avec des harkis restés en Algérie, révélant ainsi qu’un certain nombre d’entre eux n’a pas voulu ou n’a pas pu rejoindre la Métropole et a donc continué de vivre en Algérie.
Les communautés des harkis et des pieds noirs réclament ce qu’ils considèrent être leurs biens en Algérie, mais les autorités algériennes, appuyées par la majorité des citoyens, estiment que les Français d’Algérie et les supplétifs qui ont choisi le camp de la France ne peuvent pas revendiquer des biens qui reviennent de droit à l’Algérie libérée du joug colonial.
Il y a peu de chances que la demande évoquée par le journal El-Khabar qui se réfère à une source diplomatique française trouve un écho favorable auprès des Algériens qui exigent la reconnaissance par la France de ses crimes de guerre en Algérie et demandent la restitution des ossements des résistants algériens détenus au Musée de l’Homme à Paris.
K. M.
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