Crise à l’APN : le FLN traduit Saïd Bouhadja devant la commission de discipline
Par Hani Abdi – Le FLN de Djamel Ould-Abbès décide de lever la couverture politique au président de l’Assemblée populaire nationale, Saïd Bouhadja, qui refuse de démissionner de son poste.
Réuni aujourd’hui au siège du parti à Alger, le Bureau politique approuve cette décision et traduit ainsi Saïd Bouhadja, élu député FLN, devant la commission de discipline. Djamel Ould-Abbès passe donc à l’acte, après avoir averti maintes fois Saïd Bouhadja.
Cette décision est ainsi la conséquence, selon la direction du FLN, de «l’entêtement de Saïd Bouhadja à refuser d’écouter la volonté de la majorité parlementaire et de présenter sa démission». Pour le FLN, l’attitude de Saïd Bouhadja «n’est pas celle d’un homme d’Etat», parce qu’il s’accroche au poste «au détriment de l’institution».
Djamel Ould Abbès a donné un ultimatum au président de l’APN pour déposer sa démission. Mais Saïd Bouhadja, tout serein, refuse de céder à la pression, allant jusqu’à appeler les députés à reprendre leur activité. Djamel Ould-Abbès a chargé, à nouveau, Bouhadja samedi dernier lors d’un déplacement à Bouira.
«Le FLN est le parti qui dirige le pays. Et dans l’histoire de l’Algérie indépendante, jamais un membre de ce parti n’a été à l’origine d’une crise dans le pays. Durant la guerre du 1er Novembre, on nous a appris la discipline. Nous ne permettons à aucun responsable au sein du parti d’être à l’origine d’une crise dans le pays», a affirmé Ould-Abbès invitant dans ce sillage Saïd Bouhadja à prendre l’exemple sur Mehri, Boumaza et Messaâdia et à présenter sa démission du poste de président de l’APN, comme le veut la majorité parlementaire composée du FLN, RND, MPA et du TAJ.
«En 1996, il y a eu un problème au Comité central du FLN, Abdelhamid Mehri a compris qu’on collectait des signatures pour le destituer et il s’est retiré dignement en démissionnant. En 2001, Boualem Benhamouda avait fait l’objet d’une tentative de destitution et il a démissionné. En 2004, Bachir Boumaza a également démissionné suite à un problème au Sénat. Karim Younès aussi a quitté son poste de président de l’APN dignement, la même année», a ajouté Djamel Ould-Abbès.
Cet appel n’a pas fait changer d’avis Saïd Bouhadja qui affirme qu’il ne démissionnera pas. Maintenant que le FLN lui retire la couverture politique, le président de l’APN va-t-il céder ? Rien n’est moins sûr.
H. A.
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