Bouhadja : «C’est contre le président Bouteflika que les députés complotent»
Par R. Mahmoudi – Au premier jour du coup de force mené par les députés de la majorité pour exiger la démission du président de l’APN en lui interdisant l’accès à son bureau, celui-ci devient encore plus offensif dans ses déclarations. Cela semble même l’avoir psychologiquement libéré d’une certaine obligation de réserve. En une journée, il a fait des déclarations à au moins cinq titres de la presse, en n’hésitant pas à déballer des «secrets» longtemps gardés.
C’est dans cet état d’esprit de l’homme qui n’a plus rien à perdre qu’il a, par exemple, confié à un quotidien arabophone que Djamel Ould-Abbès n’était pour rien dans sa nomination à la tête de l’APN, en 2016, et que Saïd Bouhadja savait qu’il était désigné à ce poste quatre jours avant le secrétaire général du parti. Qui était alors derrière sa nomination ? Bouhadja se contente de répondre que cela fait partie de la «raison d’Etat».
Au quotidien panarabe Al-Arabi Al-Jadid, l’indéboulonnable président du Parlement charge ses détracteurs qui ont cadenassé mardi l’entrée de l’APN, l’empêchant de fait d’accéder à son bureau, en disant connaître «leur passé de baltaguia» (hommes de main, ndlr) et en leur lançant un énième défi : «Ils ne me font pas peur et je continuerai à aller au Parlement, parce que, tout simplement, j’en suis le président. J’ai été désigné conformément à la Constitution et je ne pourrais être démis de mes fonctions que par la Constitution, alors que la Constitution et les lois de la République sont en ma faveur».
Perdant clairement son sang-froid, Saïd Bouhadja n’hésite pas à accuser les députés frondeurs de «comploter» contre le président de la République. «Ils sont en train de porter atteinte au président Abdelaziz Bouteflika, de ternir l’image de ses réalisations et de porter des coups à la stabilité des institutions», s’est-il insurgé.
R. M.
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