La sœur de Larbi Ben M’hidi : «Le film sur mon frère est truffé d’erreurs»
Par Sarah L. – La sœur de Larbi Ben M’hidi aurait «préféré» que Bachir Derrais ne réalise pas le film sur son frère. «Je lui ai parlé plusieurs fois au téléphone et je lui ai dit que son film était truffé d’erreurs», a affirmé Mme Drifa Ben M’hidi sur le plateau d’El-Djazaïria TV, dans une émission qui sera diffusée dans la soirée de ce samedi.
La sœur du héros de la guerre de Libération nationale a rappelé que François Mitterrand en personne a ordonné l’exécution de Larbi Ben M’hidi et que ce dernier n’était pas uniquement un homme politique, mais aussi un combattant dans les rangs de l’ALN, contrairement à ce que laisse entendre le réalisateur du film controversé dont la projection a été suspendue par le ministère des Moudjahidine.
Bachir Derrais avait, pour sa part, déclaré à Algeriepatriotique qu’il ne comprenait pas les raisons de cette levée de boucliers contre son film, d’autant plus, avait-il précisé, que ni le ministère de la Culture ni celui des Moudjahidine n’avaient émis une quelconque réserve durant le tournage.
«J’ai l’impression que le pouvoir – enfin, le gouvernement – n’est pas prêt à dévoiler certaines choses. Il continue à cacher certains aspects de l’histoire algérienne, certains tabous. Ç’aurait été compréhensible dans les années 1960 ou 1970, mais, aujourd’hui, il n’y a aucune raison de censurer l’histoire ou d’éviter de parler de certaines choses qui fâchent», avait confié le réalisateur dans un entretien à notre site. «Ceux qui ont fait la Révolution sont avant tout des êtres humains, avec leurs qualités et leurs défauts. Aussi, je ne vois pas pourquoi on devrait s’autocensurer ou subir la censure», avait-il objecté, en ajoutant qu’il a réalisé le film «avec beaucoup de recul» en se basant «sur des faits historiques réels, sur des livres, sur des récits et sur des témoignages».
«J’estime, avait-il assuré, que je n’ai commis aucune erreur historique, contrairement à ce que certains essayent de faire croire. Toutes les scènes qui ont été tournées sont vérifiées et authentifiées par les témoins et les livres. Tout ce qu’il y a, c’est que le système algérien ne veut pas qu’on parle de certaines choses».
S. L.
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