Révélation : la CIA a dépensé 30 millions de dollars pour créer Daech
Par R. Mahmoudi – Dans des confessions faites à une chaîne de télévision arabe, Nabil Naïm, un des fondateurs du groupe Djihad islamique et ancien bras droit d’Aymane Al-Zawahiri, le successeur d’Oussama Ben Laden à la tête d’Al-Qaïda, révèle que le chef de Daech, Abou Bakr Al-Baghdadi est un agent des services secrets américains. «Il est connu, affirme-t-il, qu’Al-Baghdadi a été libéré de prison par les Américains et qu’il a dépensé de 20 à 30 millions dollars pour constituer son groupe, Daech. Tout l’armement de Daech était américain». Et de témoigner : «J’étais responsable d’un camp de quelques dizaines d’élément, j’ai vu que ce groupe dépensait des sommes faramineuses pour ses approvisionnements quotidiens».
Quelles ont été les rapports entre Daech et Al-Qaïda ? Nabil Naïm raconte : «Al-Zawahiri a demandé à Al-Baghdadi de lui prêter allégeance, mais celui-ci – parce qu’il est à l’origine un agent américain – lui a répondu que la question de la libération de l’Irak et de la Syrie le concernait lui et son organisation, et que c’est donc à Al-Zawahiri de lui prêter allégeance. Cet échange a provoqué la rupture définitive et sanglante entre les deux hommes».
Cet ancien chef terroriste égyptien, qui se dit déçu par la tournure prise par l’action des groupes islamistes en général, estime que Daech applique les préceptes d’un manuel rédigé par un certain Abou Bakr Naji, La gestion de la sauvagerie, s’inspirant fondamentalement de la méthode génocidaire et de la terre brulée pratiquées au XIIe siècle par l’empereur moghole, Gengis Khan. Cette politique recoupe, selon Nabil Naïm, avec celles des Etats-Unis, notamment en Irak, en tuant à la fois des sunnites et des chiites, en s’inspirant de l’ouvrage écrit par Henry Kissinger, La guerre des cent ans, prévoyant des guerres intercommunautaires dans la région du Moyen-Orient.
L’ancien chef terroriste estime qu’il suffit, pour s’en convaincre, de savoir que Daech n’a tué aucun Américain, que les groupes armés qui combattent le régime de Bachar Al-Assad n’ont jamais tiré une seule balle contre des cibles israéliennes et qu’Issam Hattitou, qui dirige la guerre menée par les Frères musulmans contre le régime syrien, est installé non pas à Riyad ni à Beyrouth mais bien à Tel-Aviv. C’est le cas aussi d’Ahmed Jarba qui «se pavane» entre New York, Paris et Londres, «chez ses employeurs et ses parrains», indique-t-il.
L’ancien bras droit d’Al-Zawahiri est convaincu qu’il s’agit d’un complot contre la région, ourdi par Benyamin Netanyahu et Dick Chenney en 1998 et baptisé «Bouclier propre», visant à détruire quatre pays de la région du Moyen-Orient : l’Irak, la Syrie, l’Egypte, puis l’Arabie Saoudite, en instrumentant les groupes extrémistes religieux.
Sur l’épisode égyptien, Nabil Naïm révèle que dans le procès de l’ex-président Mohamed Morsi, poursuivi pour intelligence avec Israël et de liens avec Ayman Al-Zawahiri, il s’agit d’une mission dont Assem Al-Haddam a été chargé en 2012 par Barack Obama en personne, lequel lui a demandé d’enjoindre aux Frères musulmans de prendre sous sa coupe le Hamas palestinien et Al-Qaïda. Dans son appel, mis sur écoute, Morsi demande à Al-Zahwahiri – qu’il qualifie de «commandeur des croyants» – de lui envoyer ses troupes dans le désert du Sinaï, en promettant de leur assurer une couverture totale.
Ce qui aurait poussé l’armée égyptienne à intervenir pour mettre fin au règne des Frères musulmans.
R. M.
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