Phénomène de migration : un risque de priver l’Afrique de la main-d’œuvre agricole jeune
Les phénomènes de migration vers les zones urbaines et vers l’étranger risquent de priver les pays africains de la main-d’œuvre jeune, indispensable pour la modernisation de leur secteur agricole, a indiqué le directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, dans un discours publié sur le site web de l’organisation.
Le premier responsable de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui s’est exprimé à l’occasion de la Conférence ministérielle Italie-Afrique, organisée jeudi à Rome, a souligné qu’il était «indispensable» que les pays africains réalisent le potentiel des zones rurales pour l’agro-industrialisation et pour créer davantage d’opportunités d’emplois pour les jeunes et les encourager à rester dans les petits villages des zones rurales. En outre , il a insisté sur l’importance pour les pays du continent de définir des stratégies conjointes et de mettre en œuvre des actions communes, telles que la zone de libre-échange continentale africaine, récemment approuvée.
Pour réduire la dépendance historique de l’Afrique aux importations alimentaires, le premier responsable de la FAO a insisté sur l’importance de l’agro-industrialisation, affirmant que «jeter les bases de l’agro-industrialisation» requiert d’«urbaniser les zones rurales» et cela implique de fournir les services de base aux petits villages tels que l’éducation, la santé, l’électricité et l’accès à internet, qui, selon lui, sont «l’un des principaux attraits pour les jeunes aujourd’hui». «Les petits villages devraient être l’endroit où les agriculteurs achètent leurs semences, envoient leurs enfants à l’école et peuvent avoir accès aux soins médicaux et à d’autres services, lorsque cela est nécessaire. En Afrique, il est très important de revitaliser les petits villages grâce à de petites agro-industries et à des coopératives d’agriculteurs familiaux», a-t-il souligné.
Le directeur général de la FAO a préconisé aux pays africains d’investir davantage dans les infrastructures afin de relier les producteurs, les transformateurs et d’autres segments des chaînes de valeur alimentaires. «Il s’agit notamment des routes, du transport, de la capacité de stockage, de l’énergie et de la gestion de l’eau», a-t-il énuméré, expliquant que ces mesures sont essentielles en vue de créer des opportunités d’emplois, non seulement au niveau de la production agricole mais aussi pour de nombreuses activités non agricoles telles que les offres de services au niveau du tourisme général et rural.
Par ailleurs, le premier responsable de la FAO a mis en avant l’importance du secteur privé en tant que partenaire déterminant, en particulier lorsqu’il s’agit de construire les infrastructures nécessaires afin de stimuler la croissance économique et le développement. A ce propos, il a fait savoir que la FAO avait établi plus de 150 partenariats stratégiques avec des acteurs non étatiques et la moitié d’entre eux avec des compagnies issues du secteur privé. «Grâce à sa relation avec le secteur privé, la FAO a réussi à mobiliser des connaissances, une expertise technique et un soutien politique et a encouragé les dons en nature, ainsi que d’autres ressources afin d’aider les communautés et les pays les plus pauvres», a-t-il soutenu.
R. E.
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