Surenchère islamiste après la manipulation des propos d’Ouyahia
Par R. Mahmoudi – Comme il fallait s’y attendre, les islamistes n’ont pas laissé passer la bourde commise par le Premier ministre dans son discours de Paris pour faire dans la surenchère nationaliste et s’acharner encore davantage sur celui qu’ils considèrent comme leur ennemi numéro un.
Porte-voix de l’islamisme politique radical, le député du Front pour la justice et le développement, Hassan Aribi, n’est pas allé de main morte, ce lundi à l’APN, pour demander solennellement au président de la République de limoger «immédiatement» son Premier ministre en guise de sanction exemplaire pour sa déclaration, dimanche à Paris, où il a qualifié les martyrs de la Guerre de libération nationale de «morts».
Le député islamiste a qualifié les propos d’Ahmed Ouyahia de «grave humiliation» venant de la part d’un haut responsable de l’Etat algérien. Hassan Aribi juge que le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, «n’est plus qualifié pour diriger le peuple algérien qui s’est sacrifié pour arracher son indépendance». Pour ce député, il n’y a aucune circonstance atténuante à accorder à Ouyahia. «Si le Premier ministre, dira-t-il, a prononcé ce terme par erreur, il doit démissionner pour calmer la colère de 40 millions d’Algériens qui l’avaient suivis.» (sic)
Pour rappel, la chaîne de télévision El-Bilad TV avait diffusé, dimanche, un extrait du discours prononcé par Ahmed Ouyahia au Forum de paix organisé à Paris, en marge de la cérémonie de commémoration de la fin de la Première Guerre mondiale, où il parlait de «un million et demi de morts» algériens pendant la guerre contre l’occupation française. Cette séquence a aussitôt soulevé une vague d’indignation sur les réseaux sociaux.
Dans un communiqué rendu public lundi, le bureau du Premier ministre a accusé «une chaîne de télévision privée» d’avoir fabriqué ce passage par des techniques de montage.
R. M.
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