Trois ans de prison ferme requis contre le coordinateur de Mouwatana à Constantine
Par Hani Abdi – Le procureur de la République près le tribunal de Constantine a requis trois de prison ferme contre le journaliste Abdelkrim Zeghilèche, qui est également coordinateur du mouvement Mouwatana dans cette wilaya.
Le journaliste Abdelkrim Zeghilèche est poursuivi pour diffamation. Le procès se déroule en présence de militants et de personnalités politiques qui représentent le mouvement Mouwatana, qui a appelé à un rassemblement devant le tribunal de Constantine. «Nous savons tous qu’il s’agit là d’un procès politique à travers lequel le pouvoir veut faire peur à Mouwatana et à tous les citoyens désireux de changement et de faire taire ainsi les Algériens devant la forfaiture du 5e mandat», dénonce ce mouvement, foncièrement opposé à la «continuité» réclamée par les partis de la majorité présidentielle. «Par notre mobilisation, nous alerterons ainsi l’opinion publique nationale et internationale en soutenant Abdelkrim Zéghilèche dans ce procès politique», a affirmé le coordinateur national du mouvement Mouwatana, Soufiane Djilali, également président de Jil Jadid.
Des observateurs espèrent ainsi la libération de ce journaliste, après la remise en liberté de trois autres poursuivis dans d’autres affaires liées à la diffamation et atteinte à la vie privée. «A la veille du 1er Novembre, le représentant de Mouwatana à Constantine Abdelkrim Zeghileche a été enlevé par la police puis présenté au procureur et mis en prison. Malgré nos efforts, nous ne savons pas encore ce qui lui est reproché», a écrit ce mouvement dans une déclaration signée par Sofiane Djilali, qualifiant les arrestations de journalistes et d’artistes de «terreur d’Etat».
Résolument engagé contre le cinquième mandat pour le président Abdelaziz Bouteflika, le mouvement Mouwatana veut se doter d’une instance de coordination. Il appelle le président Bouteflika et son entourage à quitter rapidement le pouvoir afin de permettre un changement politique sans violence, ni déstabilisation. Sa porte-parole, Zoubida Assoul, a affirmé sur le plateau de France 24 que «l’état de santé du président Bouteflika que nous avons vu, avec beaucoup de peine et d’amertume le 1er Novembre, ne permet pas un autre mandat. Les images de sa sortie au Sanctuaire des martyrs étaient dégradantes pour l’Algérie. Il faudra qu’il aille se reposer. C’est vraiment irresponsable de dire que le président Bouteflika est capable de faire un cinquième mandat, d’autant plus que le quatrième a été un total blocage pour le pays».
H. A.
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