La présidentielle de 2019 sème la fitna au sein des partis islamistes
Par R. Mahmoudi – Les formations islamistes légales traversent aujourd’hui l’étape la plus cruciale depuis leur création. Divisées au sujet de l’échéance du printemps 2019, elles ne savent plus préserver leur cohésion interne, ni cacher les tiraillements qui les déchirent.
Ainsi, après le Mouvement El-Islah, qui a rejoint officiellement l’alliance présidentielle, pour le soutien de la candidature du Président sortant pour un cinquième mandat, le mouvement Ennhadha s’apprête à le suivre mais non sans risque d’implosion. On apprend qu’à la veille de son sixième congrès prévu vendredi prochain, les divergences au sein des instances de direction de ce parti ont atteint un point de non-retour.
Cinquante-trois membres de la direction de ce mouvement viennent d’annoncer leur décision de boycotter les travaux du prochain congrès, parmi lesquels figure le président du Madjlis Echoura (organe délibérant), Mohamed El-Hadi Athmania. Les frondeurs accusent le secrétaire général du mouvement, Mohamed Douibi, de s’approprier le pouvoir et de violer les textes internes et les statuts du parti.
Dans une déclaration rendue publique mardi, les frondeurs du mouvement islamiste affirment ne pas reconnaître la légitimité de la commission de préparation du sixième congrès, en mettant en garde contre les risques d’aggravation de la crise face à une direction «décidée à effectuer un passage en force». Ils accusent enfin l’actuelle direction de vouloir servir un agenda politique «suspect».
Les signataires de la déclaration font certainement allusion à une tendance lourde au sein de ce mouvement favorable à une adhésion à la démarche initiée par les partis de la majorité pour soutenir la candidature du chef de l’Etat pour un nouveau mandat. Une partie des militants de ce parti semble plutôt acquise à l’initiative du MSP dite «pour un consensus national», prévoyant une période transition, avec un Président et un gouvernement consensuels.
R. M.
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