Fonctions partisanes
Par Akram Chorfi – Au sein d’un parti politique, les idées naissent, les doctrines se développent et les idéologies trouvent leurs argumentaires politiques avant d’aller à la rencontre de la société et des jeunes générations pour se donner une légitimité populaire et une assise électorale. C’est cela qui fait de l’activité intra-partisane un vrai bouillon de culture qui fait la part belle à ceux et celles, parmi les militants, qui démontrent leur capacité à produire les idées dynamiques qui répondent aux attentes de la société autant qu’elles donnent du parti l’image d’une organisation moderne qui n’est pas tentée, à défaut de pouvoir se renouveler, par un conservatisme mortifère.
C’est aussi cela qui fait d’un parti, à l’épreuve de ses efforts continuels de se surpasser, une véritable école politique qui donne sur le social, comme le ferait, pour un jeune diplômé, un long stage pratique dans la plus performante des entités économiques.
Quel modèle partisan peut se targuer, dans le contexte qui est le nôtre, d’être structuré de la sorte ?
Quand on ne s’est pas donné les moyens d’inventer le quotidien et de le porter par les idées nouvelles, on cesse d’être un parti politique pour devenir un temple du conservatisme et, au lieu de promouvoir le progrès social, économique et politique, on cultive la démagogie et le populisme comme modes discursifs.
Quand elles s’éloignent de la société, les formations politiques ne peuvent plus porter les aspirations citoyennes et perdent le privilège de défendre les valeurs consensuelles de la nation, car cette perte est le prix à payer de n’être pas en mesure de représenter le présent, ses enjeux et ses défis et de promouvoir les moyens d’un avenir plus prospère et plus digne parmi les autres nations.
Qu’est-ce qu’un parti, sinon le lieu séculier d’articulation possible du politique aux attentes de la nation en substitution au temple d’où fuse, incontestable et figé dans le temps, le discours religieux. Un discours qu’il eût fallu soustraire à la spéculation politique, car faisant partie des valeurs consensuelles que la constance interdit d’exploiter à des fins politiciennes.
Sans fonction sociale, l’activité partisane perd sa vocation dynamique qui la relie aux forces vives. Elle se perd dans les méandres électoralistes ou se fourvoie dans les discours éculés d’un oppositionisme anachronique. Alors, quels partis politiques pour cette Algérie du XXIe siècle ?
A. C.
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