Contribution – Pourquoi Al-Qaïda et Daech ne s’attaquent jamais à Israël ?
Par Bachir Medjahed – Au moment où on a cru que la géopolitique allait remplacer l’idéologie, c’est-à-dire le communisme, c’est l’islamisme politique – ou idéologie islamiste – qui se voudrait idéologie de substitution et de conquête avec une vision de mondialisation. Deux instruments sont à sa disposition : le djihad dans les pays musulmans et les conversions des chrétiens dans les pays occidentaux. Le chef du commando preneur d’otages lors du détournement de l’Airbus d’Air France en décembre de l’année 1994 avait invité le président Jacques Chirac à se convertir à l’islam. Une conversion par le haut. Par contre, pareille demande n’a jamais été formulée en direction des dirigeants israéliens, c’est-à-dire des responsables de confession juive. On entend souvent dire que des chrétiens se sont convertis à l’islam, mais jamais des juifs. Pourtant, les juifs et les musulmans sont liés du fait qu’ils descendent de deux frères : Isaac et Ismaël, fils d’Abraham.
Le terrorisme n’est pas né exclusivement dans les pays musulmans. D’ailleurs, si tout le monde converge sur les périls terroristes, tout le monde diverge aussi sur leurs sources. Si des facteurs incitatifs aux vocations aux métiers de terroristes islamistes sont le fait des politiques internes dans les pays musulmans, ceux-ci sont également le fait des politiques extérieures des pays occidentaux. Y avait-il des terroristes en Irak, en Libye et en Syrie avant que les forces de l’Otan n’y interviennent pour ramener ces pays à l’âge de pierres ? Non.
Le terrorisme est la rencontre entre une politique intérieure très inégalitaire dans les pays musulmans et une politique occidentale extérieure d’ingérence même d’ordre militaire dans les pays musulmans.
On dit que le terrorisme est un phénomène étranger à notre société. Ceci nous amène inévitablement à faire l’économie de son étude. D’où nous parviendrait alors la matrice incubatrice de son virus ? De la civilisation occidentale ? Certainement pas, puisque les «nôtres» y trouvent refuge : carte de long séjour et nationalité. Sachant que les menaces qui pèseraient sur notre pays et les autres pays musulmans seraient réelles, les Algériens et les populations arabes se ruent vers l’Europe et non vers les pays arabes d’où, pourtant, nous parviennent les idées islamistes subversives.
A chaque moment où on célèbre la journée du savoir (youm el-îlm), on devrait corriger quelque peu Abdelhamid Ben Badis en remplaçant ourouba par ouroupa.
B. M.
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