L’Algérie se prononce sur l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi
Par Houari A. – L’Algérie s’est prononcée sur le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, plusieurs semaines après sa disparition tragique à l’intérieur du consulat d’Arabie Saoudite à Istanbul.
Tout en condamnant l’assassinat du ressortissant saoudien en Turquie par des éléments du prince héritier Mohammed Ben Salmane, selon de nombreuses sources américaines notamment, l’Algérie s’est alignée sur le régime des Al-Saoud en affirmant qu’elle «exprime sa conviction que la justice saoudienne saura faire la lumière dans cette affaire», selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
La réaction tardive de l’Algérie intervient quelques jours avant la visite attendue du prince héritier, le 6 décembre prochain, à Alger. Une visite que d’aucuns qualifient de «tentative de légitimation» après que l’affaire Khashoggi eut ébranlé le trône à Riyad et mis Mohammed Ben Salmane dans une position délicate y compris au sein même de la famille régnante dont certains membres réclament sa tête.
«L’Algérie a pris connaissance des éléments de l’enquête menée par la justice saoudienne concernant le meurtre du citoyen saoudien Jamal Kashoggi, tels que rendus publics par le procureur général du royaume d’Arabie Saoudite, le 16 novembre dernier», note le ministère des Affaires étrangères, ajoutant que l’Algérie «qui condamne avec la plus grande vigueur l’horrible assassinat du citoyen saoudien, prend acte des conclusions auxquelles est parvenue la justice saoudienne concernant les circonstances de la perpétration du crime et l’identité de ceux qui l’ont ordonné et exécuté».
L’Algérie, qui a, jusque-là, refusé de se mêler de cette affaire qu’elle semble considérer comme étant interne à l’Arabie Saoudite en dépit du grand bruit qu’elle a provoqué à travers le monde, adhère donc définitivement aux thèses officielles du régime de Riyad et prépare ainsi le terrain à la visite de Mohammed Ben Salmane en ayant, au préalable, levé les équivoques quant à sa position dans cette affaire scabreuse.
H. A.
Comment (89)