Contribution de Bachir Medjahed – Foutez la paix à l’Algérie et à l’ANP !
Par Bachir Medjahed – Des coïncidences bizarres. Ce fut l’affaire de Cap Sigli lors de la maladie annonçant la succession au président Boumediene. Il fallait détourner l’attention portée sur la succession. Quarante ans plus tard, renouvellement d’un contexte très peu différent. Affaire cocaïne pour détourner (?) l’attention sur la question, là également, de la succession ou de la reconduction. Puis, ce fut le feuilleton des limogeages et des promotions. Jusque-là, ce sont des questions de politique intérieure. A chaque fois, ce sont des opérations excentrées par rapport à la manœuvre principale qui est de détourner les regards de la succession au Président.
Mais, cette fois, il s’agit de politique internationale. Pourquoi, diable, veut on placer l’Algérie au centre de l’attention mondiale et braquer les radars sur son armée ? Aucun Algérien conscient n’aime que l’on dise que la puissance de l’armée algérienne détruit les équilibres dans la région. L’Algérie cherche plutôt à faire de la région une puissance capable d’imposer la paix dans son espace, car tous les peuples de la région ont besoin de la paix.
Nous n’aimons pas non plus qu’on dise que l ‘Algérie est l’une des premières puissances au monde. L’exemple de l’Irak qualifié de quatrième puissance militaire mondiale est à méditer. Cela avait justifié une coalition internationale destructrice ravageuse. L’essentiel pour cette coalition était de justifier l’enfer qui allait s’abattre sur ce pays et ses populations.
Il y a quelques mois, une banderole dans un stade allait mettre le feu entre l’Algérie et l’Arabie Saoudite qui ne sont pas et n’ont jamais été des ennemies déclarées.
L’Algérie n’a jamais menacé un quelconque pays nulle part dans le monde. La doctrine algérienne est connue : la paix par le dialogue. L’armement militaire sert à se protéger uniquement, à garantir sa souveraineté nationale. Le rôle de tout président algérien a toujours été de retirer son pays du champ des menaces internationales.
Ces temps-ci, on parle trop de l’Algérie de son armée, des problèmes des pays voisins frontaliers. On lui demande de s’impliquer militairement à l’extérieur de ses frontières, lui enlevant ainsi le pouvoir de médiation comme instrument de recouvrement de la paix. L’Algérie n’a aucun espace géostratégique ennemi. Elle peut s’arrimer à chacun d’eux par le biais d’un dialogue régional. Elle s’acquitte bien de sa tâche en Europe, avec l’Otan, en Afrique, dans les pays arabes. Alors, de grâce, quand on parle de l’Algérie sur le plan international, on doit lui accorder sa volonté de paix. Quant aux problèmes internes, ils concernent les Algériens et uniquement les Algériens.
Les Occidentaux ont inventé trois concepts pour les pays musulmans : «Laissez-nous vous détruire, nous vous reconstruirons !» ; «Aidez-nous à vous détruire, nous vous reconstruirons !» ; «Détruisez-vous vous-mêmes, nous vous reconstruirons !».
Mais ils ne reconstruiront rien ! Ils détruiront les unités nationales – cela a déjà commencé – et instaureront les guerres civiles pour toujours.
B. M.
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