Un haut responsable iranien devance Mohammed Ben Salmane en Algérie
Par R. Mahmoudi – Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, chargé des Affaires politiques, Abbas Araghchi, est arrivé mercredi en Algérie pour s’entretenir avec les responsables algériens, officiellement sur «les relations bilatérales et les moyens à mettre en œuvre pour les renforcer».
Selon les détails révélés par l’agence officielle iranienne, cette visite s’inscrit «dans le cadre des consultations politiques sur des questions régionales et internationales». «De telles consultations ont toujours existé entre les deux pays et figurent désormais en tête de nos priorités», a déclaré Araghchi à son arrivée en Algérie.
Curieusement, cette visite n’est pas annoncée par l’agence officielle algérienne, ce qui suscite des interrogations sur son opportunité et les significations qu’elle peut avoir. Sachant surtout qu’elle survient à quelques jours de la venue à Alger du très controversé prince héritier d’Arabie Saoudite, Mohammed Ben Salmane, dans le cadre d’une tournée arabe durant laquelle il est exposé à la vindicte d’une partie de l’opinion publique.
En l’absence de réaction officielle, une source proche du gouvernement algérien a déclaré au quotidien arabe à capitaux saoudiens Al-Charq Al-Awsat que le vice-ministre iranien est venu en Algérie pour faire part aux responsables algériens des résultats du quatrième round de discussions de haut niveau sur l’accord nucléaire entre l’Iran et l’Union européenne, tenu lundi dernier.
La même source précise que cette visite a eu lieu à la demande du gouvernement iranien qui «considère l’Algérie comme un allié stratégique».
S’il est vrai que Téhéran tente de profiter des pressions qui s’exercent depuis quelques semaines sur Riyad, à cause des accusations qui pèsent sur le prince héritier dans l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, pour se repositionner sur l’échiquier régional, rien n’indique a priori que ce déplacement du vice-ministre iranien des Affaires étrangères à Alger vise à saborder les relations algéro-saoudiennes qui sont déterminées par d’autres paradigmes que ceux qui encadrent les intérêts de l’Algérie avec l’Iran. Conservant de bonnes relations avec tous les pays, l’Algérie est même pressentie pour conduire une médiation entre les deux «frères ennemis».
R. M.
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