Accord UE-Maroc : des organisations mobilisées contre tout accord incluant le Sahara Occidental
Quelque 100 organisations de la société civile sahraouie se sont adressées au Parlement européen, à la Commission européenne de la pêche ainsi qu’aux Etats membres de l’Union européenne pour éviter la signature de tout accord d’association commercial avec le Maroc, pouvant porter atteinte aux droits fondamentaux du peuple sahraoui.
Cette requête, signée et adoptée par près de 100 organisations des droits de l’homme, représentant les territoires occupés, les camps des réfugiés sahraouis et la diaspora, a été rendue public, jeudi 29 novembre, par l’Observatoire des ressources naturelles du Sahara Occidental (WSRW).
Les collectifs de la société civile sahraouie ont demandé au Parlement européen, à la Commission européenne de la pêche et aux Etats membres de l’UE de «respecter le droit du peuple sahraoui avant la signature de tout accord d’association entre l’UE et le Maroc, incluant dans ses clauses les eaux territoriales du Sahara Occidental occupé par le Maroc».
Les ministres de la pêche de l’UE devraient voter, au cours des prochaines semaines, un accord d’association entre l’UE et le Maroc incluant les eaux territoriales du Sahara Occidental.
Prenant habituellement plus de temps pour évaluer les accords économiques, le Parlement européen veut procéder à la ratification de ces documents, en février prochain, un délai qui ne permet pas aux commissions d’évaluer la proposition ou de la soumettre à débat, selon les observateurs.
Les autorités sahraouies veillent à protéger leurs ressources de toute exploitation illégale, à travers le déploiement de leur diplomatie pour mobiliser davantage de soutien à l’autodétermination du peuple sahraoui et lui permettre de tirer profit de ses ressources. Dans ce sens, une délégation sahraouie a entrepris, ce mois-ci, une série de rencontres avec les membres du Parlement et l’intergroupe parlementaire de paix au Sahara Occidental, autour du dossier des ressources naturelles du Sahara Occidental, afin de sensibiliser les représentants des peuples européens au «danger» de toute tentative visant à faire fi de la charte internationale et des décisions de la Cour de justice européenne (CJUE) de 2016 et 2017.
Pour sa part, la chef de la diplomatie européenne, Federica Moghreni, a affirmé que la Commission européenne allait se conformer à la décision de la CJUE du 27 février 2017, soulignant que les décisions de cette instance étaient astreignantes, aussi bien pour les institutions de l’UE que pour les Etats membres. Ces réactions interviennent suite aux tentatives répétées de la Commission européenne d’outrepasser la décision de la CJUE dans l’intention de gagner un peu plus de temps, en attendant de poursuivre le pillage des biens du peuple sahraoui avec la complicité du Maroc, et ce, en persistant à renouveler les accords de pêche UE-Maroc incluant les eaux territoriales du Sahara Occidental occupé.
R. I.
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