Pourquoi Ben Salmane a-t-il décidé de prolonger son séjour en Algérie ?
Par R. Mahmoudi – Des sources concordantes ont rapporté que la visite programmée pour ce dimanche par le prince héritier d’Arabie Saoudite, Mohammed Ben Salmane, en Algérie durera deux jours. Les mêmes sources ajoutent qu’il aura à s’entretenir avec les hautes autorités du pays, sans préciser s’il sera reçu par le chef de l’Etat.
Le quotidien El-Bilad a indiqué, de son côté, en citant des sources officielles, qu’une délégation saoudienne est déjà arrivée en Algérie depuis quelques jours pour préparer la visite ainsi que des véhicules affectés au prince et à sa cour.
Précédé par une vive polémique dans certains milieux politiques et sur les réseaux sociaux, où des voix se sont élevées pour s’opposer à la venue de cet homme sur lequel pèsent de lourds soupçons dans le meurtre du journaliste dissident Jamal Khashoggi en Turquie, ce premier voyage de Mohammed Ben Salmane en Algérie s’inscrit dans le cadre d’une tournée arabe qui l’a déjà mené aux Emirats arabes unis, à Bahreïn, en Egypte et en Tunisie. Or, toutes ses escales ont été jusqu’ici relativement courtes, ou carrément écourtées, comme cela a été le cas en Tunisie, où il n’est resté que deux heures, certainement pour éviter de s’exposer davantage à la rue fortement mobilisée contre sa présence dans ce pays.
Qu’est-ce qui fait que ce prince «pestiféré» ait choisi de prolonger son séjour en Algérie, alors qu’il prévoir de se rendre, pour sa sixième et dernière étape, en Mauritanie ? Si rien n’a filtré de son programme, on devine qu’en deux jours, il aurait suffisamment de temps pour avoir de plus larges entretiens avec les responsables algériens, notamment sur la crise pétrolière et les questions d’actualité qui intéressent les deux pays. Les Saoudiens savent que l’Algérie demeure un médiateur incontournable sur la scène régionale et notamment dans le conflit avec l’Iran.
Il faut dire aussi qu’au plan international, Mohammed Ben Salmane sort du sommet du G20 à Buenos Aires quelque peu réhabilité, après une participation sans grands couacs aux côtés des principaux chefs d’Etat de la planète, alors qu’il y a seulement quelques jours, on n’imaginait même pas qu’il pouvait être accueilli par les autorités argentines.
R. M.
Comment (79)