L’Algérie limite la visite de Ben Salmane à un cadre purement économique
Par R. Mahmoudi – Arrivé dimanche soir à l’aéroport international Houari-Boumediene, le prince héritier d’Arabie Saoudite, accompagné d’une importante délégation, composée des principaux ministres de son gouvernement, en plus du chef des renseignements généraux, a été reçu par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, lui aussi accompagné de plusieurs ministres : ceux des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel ; de l’Intérieur, Noureddine Bedoui ; de la Justice, Tayeb Louh ; des Finances, … Rouay ; du Commerce ; de l’Industrie et des Mines et, enfin, celui de la Communication, Djamel Kaouane.
Selon les images retransmises par les chaînes de télévision, la cérémonie s’est déroulée dans une ambiance plutôt bon enfant, où tout semblait fait pour ne laisser apparaître aucun sentiment de gêne de la part des responsables algériens, en accueillant chez eux l’homme le plus chahuté de la planète, pour sa présumée implication dans l’assassinat du journaliste dissident Jamal Khashoggi.
Ignorant les contestations qui s’étaient encore exprimées à quelques heures de l’arrivée de Ben Salman, notamment à la place du 1er Mai à Alger, où plusieurs manifestants ont été interpellés par la police, le gouvernement algérien a tenu néanmoins à circonscrire cette visite d’Etat du futur roi d’Arabie Saoudite dans un cadre de coopération économique, en engageant aussitôt des entretiens, en attendant de signer éventuellement des accords bilatéraux au cours de la deuxième journée de la visite. Aucune déclaration à la presse, qui était à l’affût de la moindre parole pouvant sortir de la bouche de Mohammed Ben Salman sur qui se focalisent les médias du monde entier depuis deux mois. Les deux parties s’en tenaient aux usages protocolaires les plus strictes, certainement pour éviter toute surinterprétation malencontreuse.
Selon la chaîne à capitaux saoudiens Al-Arabiya, Mohammed Ben Salman a programmé une rencontre avec le président Abdelaziz Bouteflika. Une rencontre dont la portée symbolique est tout aussi importante pour le prince héritier saoudien en quête de réhabilitation sur la scène internationale, et surtout de partenaires fiables dans la région arabe, où l’Algérie, grâce à sa politique de non ingérence et sa modération, est de plus en plus sollicitée dans des situations de crise.
R. M.
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