Intérêts divergents
Par Bachir Medjahed – Quand les opposants s’affolent et estiment que le pays se situe dans une impasse dangereuse, quand bien même ils partageraient pour la première fois les mêmes concepts alarmistes, ils se retrouvent à diverger sur la nature de la crise et, bien sûr, encore une fois, sur les premières mesures à prendre pour en sortir.
Le peuple dans la bouche des islamistes n’est pas le même peuple dans celle des démocrates. Comment, alors, pouvoir espérer réduire les écarts idéologiques entre les opposants – ou les oppositions – s’il est impossible, vraiment impossible, de les concilier, surtout de les réconcilier ?
Bien évidemment qu’on ne peut pas créditer le camp du pouvoir d’une parfaite communion, mais devant l’impossibilité de faire traverser le camp de l’opposition ne serait-ce que du moindre souffle de rassemblement devant ce qu’elle considère comme une impasse dangereuse, ce qu’on appelle la majorité présidentielle se trouve logée à meilleure enseigne.
Non pas que les écarts idéologiques au sein du pouvoir soient beaucoup moindres que ceux qui existent dans le camp de l’opposition, mais le rattachement aux intérêts qui découlent d’une position de pouvoir est plus fort que dans le camp d’en face.
C’est le pouvoir – parce qu’il a les moyens de pouvoir – qui dispose de la capacité et du choix de l’initiative, alors que l’opposition se crée des obstacles qui ne lui permettent guère de progresser et de marquer des points. L’opposition n’a pas que des composantes loyales. Le MSP ne s’est jamais considéré tout à fait dans l’opposition. Ce parti est prêt à plonger du côté du ballon. Le baiser de Judas.
B. M.
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