Un descendant du chahid Boumendjel défend le film censuré sur Ben M’hidi
Par Sarah L. – En réponse à un commentaire adressé à Algeriepatriotique relatif au film controversé sur le héros de la Révolution Larbi Ben M’hidi, Karim Boumendjel, descendant d’Ali Boumendjel, avocat et militant politique, a réagi en prenant la défense du réalisateur, tout en regrettant que des citoyens critiquent l’œuvre sans même l’avoir visionnée.
«Vous n’avez même pas vu le film puisqu’il n’est pas encore diffusé, vous ne connaissez même pas la controverse entre le pouvoir et le très professionnel Bachir Derraïs, connu pour son honnêteté intellectuelle, son patriotisme et vous êtes d’accord avec cette censure», dénonce Karim Boumendjel dont l’aïeul a été torturé et exécuté par les parachutistes du général Massu. «Tout le monde est unanime pour dire que Bachir Derraïs a fait en amont tout un travail sérieux de recherche, d’interviews avec des personnalités algériennes de renom avant de faire le scénario et de réaliser ce film sur Ben M’hidi», rappelle-t-il. «Mais voilà, ajoute-t-il, qu’on évoque la France pour justifier cette censure», argue-t-il, soulignant que si des internautes «voient dans la France ou le Maroc des exemples à prendre ou qu’ils trouvent avec ces pays des points de repère ou de comparaison, c’est leur problème».
«Je suis peut-être subjectif, mais je suis convaincu que le pouvoir, dont tout le monde connaît les méthodes, ne veut pas que certaines scènes apparaissent, celles qui peuvent les compromettre quelque part ou viser quelques-uns», confie Karim Boumendjel qui se dit favorable à une autorisation de la programmation de ce film «quitte à le critiquer par la suite par les Algériens, les personnalités historiques et les historiens».
«Le pouvoir politique algérien a les moyens médiatiques et matériels pour organiser et engager ce type de débat public, mais il a peur des débats démocratiques et libres», dénonce encore le militant des droits de l’Homme.
S. L.
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