Quand les chantres de l’ingérence jouent les vierges effarouchées
Par Karim B. – La réaction fiévreuse du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, aux tweets moqueurs du président américain est la caricature même de l’arroseur arrosé. Adeptes de l’ingérence éhontée dans les affaires intérieures de pays aujourd’hui livrés aux milices armées et en proie à des guerres civiles dévastatrices, les zélateurs des «printemps arabes» suent eau et sang pour tenter d’étouffer dans l’œuf la révolte des classes laborieuses françaises qui ont déclaré la guerre au régime ultralibéral de Macron et à ses mentors du lobby sioniste incarné par les philosophes de salon et les jacassiers sur les plateaux des médias lourds de Bolloré, Vivendi, Bouygues, Drahi et autre Weill.
Où sont passés Bernard Kouchner et Bernard-Henri Lévy, deux têtes de pont de la politique interventionniste de la France depuis que Nicolas Sarkozy a occupé l’Elysée et engagé la France dans des guerres qui ne sont pas les siennes ? Depuis l’avènement de celui qui fera assassiner le guide libyen Mouammar Kadhafi et livrera la Libye aux milices armées et aux groupes terroristes, la France n’a plus jamais cessé de mimer les Etats-Unis auxquels les trois successeurs du président gaulliste Jacques Chirac ont arrimé la politique étrangère sans en avoir l’envergure.
François Hollande, qui escompte tirer les marrons du feu après cette déconfiture de son ministre qui l’a trahi et envers lequel il nourrit une animosité à peine dissimulée a marché sur les traces de son prédécesseur de droite qui lui a passé le flambeau avec lequel il a embrasé la Syrie sans que les Français comprennent pourquoi leur pays s’échine ainsi à détruire un Etat souverain qui ne constitue aucune menace ni pour la France ni pour l’Europe.
Dès son accession au pouvoir, le très ambitieux Emmanuel Macron ne pouvait, cependant, sortir du cadre tracé par la puissance de l’argent qui l’a fait président et que son prédécesseur jurait de combattre si les Français lui donnaient leur voix. Des paroles en l’air d’un ersatz de chef d’Etat contraint de se retirer de la course à sa propre succession par les tenants du pouvoir de l’ombre retranchés derrière leur coffre-fort.
La révolte qui secoue la France et qui risque de durer encore longtemps est un retour de flamme auquel l’establishment français ne s’attendait guère. Les Français payent les conséquences du chaos que Sarkozy a semé au Maghreb et son successeur au Moyen-Orient. Et, alors que la France était déjà sur un volcan, Macron a mis le feu aux poudres en augmentant le prix de l’essence pour, s’est-il justifié, sauver la planète.
Les trois présidents français et leurs lugubres conseillers s’apitoient sur le sort de peuples éloignés et sont sourds aux complaintes sous les fenêtres de l’Elysée de leurs propres concitoyens paupérisés qui les ont inconsciemment portés au pouvoir.
K. B.
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